« A ceux qui croyaient que le peuple congolais n’est pas prêt à soutenir l’effort d’un grand combat, qu’il est condamné à baisser le front, à subir la défaite et à capituler devant la dictature, à céder devant la peur et l’incertitude, à redouter les mauvais traitements, les arrestations et les humiliations, la mobilisation de ce 21 janvier 2018 a été la réponse à leurs doutes et leurs interrogations. A ceux qui n’ont pas hésité à couper les réseaux sociaux pour perpétrer leurs crimes en cachette, à tirer à balles réelles sur la population, à lancer des gaz lacrymogènes, nous leur disons : nous n’avons pas peur et nous ne ferons jamais marche arrière ! ». C’est la déclaration du Comité Laïc de Coordination (CLC) au lendemain de la marche du 21 janvier réprimée par la police.
Pour cette structure de l’Eglise catholique, l’histoire retiendra que ces hommes, ces femmes, ces enfants aux mains nues, ne portant pour seules armes qu’un chapelet, une bible, un crucifix, un rameau ont été fauchés par des balles assassines d’autres fils du Congo qui ont choisi le camp de la terreur et de la trahison du peuple pour servir la cause d’un régime refusant d’honorer ses engagements. Le CLC affirme que les Congolais se souviendront à jamais de ces martyrs et héros du 21 janvier 2018 comme ceux du 31 décembre 2017 et du 16 février 1992 ; et tant d’autres qui ont donné leur vie pour la liberté de la RDC. « Ils ne sont pas morts, ils ne mourront jamais. Nous nous souviendrons de ces dates, de ces événements comme d’une boussole qui va guider nos pas vers plus de liberté, de justice, de démocratie », déclare le CLC avant de conclure : « sans jamais céder à la tentation de tomber dans le cercle sans issue de la violence, de la colère et de la haine meurtrière, nous irons jusqu’au bout ! Nous l’avons dit, il n’y aura plus de répit pour la dictature, qui a plongé le peuple congolais dans une crise aussi ruineuse qu’inutile ».
Et au Cardinal Laurent Monsengwo d’appuyer le CLC : « nous voulons que règne dans pays la force de la loi et non la loi de la force ». dans son message en marge de la marche du dimanche, 21 janvier dernier, le prélat catholique qui a déploré la mort des Chrétiens tués par des policiers et militaires surarmés comme s’ils étaient dans un champ de bataille, s’interroge : « sommes-nous dans une prison à ciel ouvert ? »
Georges Ilunga