Spoliation des maisons de l’Etat : Kokonyangi et Egwake, deux ministres prédateurs !

Mieux vaut un voleur pris la main dans le sac que celui surpris le sac dans la main. Car, le second est véritablement dangereux et sans pitié. Et c’est l’image que donnent l’actuel ministre de l’Urbanisme et Habitat, Joseph Kokonyangi, et son prédécesseur Omer  Egwake, devenu vice-ministre au PTNTIC. Les révélations faites par le confrère Africa News dans une série des publications, ce, sur base d’une documentation officielle émanant de la DGRAD, mettent à nu la spoliation des maisons de l’Etat par deux membres du gouvernement.  Malheureusement, cette prédation d’une extrême gravité n’émeut ni le président de la république, ni le premier ministre, moins encore la justice.

En effet, depuis l’arrestation le 12 décembre dernier du secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat, Adolphe Mabulena, Africa News ne cesse de dénoncer sur base des documents obtenus de la Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales (DGRAD), la spoliation des maisons de l’Etat par ces deux ministres entre novembre 2016 et août 2017. Primo, Africa News cite dans la commune de la Gombe-Kinshasa, l’immeuble UAC non loin de la direction générale de l’ANR et près de City Market. Secundo, la villa au numéro 41 de la l’avenue Lubefu. Tertio, les appartements 3/A, 2/C, 3/C, 4/C, 2/D, 2, 6/D, 1/C dans l’Immeuble ex-Assistance Technique Française. Quarto, les immeubles aux numéros 16 et 26 de l’avenue Eala et au numéro 16 de l’avenue Royal à Mbandaka, province de l’Equateur.

D’après les documents de la DGRAD consultés par Africa News, pendant cette période de novembre 2016 à août 2017, ces deux ministres ont frauduleusement désaffecté villas, appartements et immeubles de l’Etat  avant de les vendre de manière tout aussi illégale à des particuliers, qui en principe sont des figurants. Partageant les responsabilités, Africa News indique qu’à part l’immeuble UAC vendu par Joseph Kokonyangi, le reste est inscrit dans le compte d’Omer Egwake. Ce dernier s’est même donné le luxe, non seulement de spolier un bâtiment où logeait le chef de service de l’Institut géographique dans la ville de Bumba, mais surtout, il en a fait sa résidence privée dans sa ville natale où depuis ses gloires aux cotés du Marechal Mobutu, il n’avait même pas construit une bicoque !

A Joseph Kokonyangi,  il lui est reproché d’avoir communiqué un faux montant de vente de l’immeuble UAC. Au lieu de 1.554.000$, le ministre-SG adjoint de la Majorité présidentielle a déclaré 952.000$, empochant  602.000$ au détriment du Trésor public. Quant à Omer Egwake,  les montants par lui communiqués sont jugés irréalistes par la DGRAD et sentent le bradage. Ces deux ministres ont un complice commun, cerveau moteur de toutes les maffias : le secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat Adolphe Mabulena.

Coup de chapeau à la directrice de la DGRAD, mais silence coupable du ministre des finances…

Si en RDC il y a encore des personnes un peu intègres, il faut compter madame Maguy Sambi, directrice de la DGRAD. Cette dame s’est résignée depuis le gouvernement Matata à cautionner les actes de spoliation des maisons de l’Etat. Elles en a, par plusieurs correspondances, informé le ministre des finances, Henri Yav Mulang, pour dénoncer le caractère illégal des ventes entreprises par ces deux ministres qui se sont succédé à l’Urbanisme et Habitat. Mais pourquoi Yav Mulang a-t-il laissé faire sans moindre opposition, lui qui est le caissier attitré, l’argent de l’Etat se diriger allégrement dans les poches des individus, ses collègues soient-ils ?

Certains observateurs doutent que Joseph Kokonyangi ait empoché et bouffé seul 602.000$ sous l’admiration de Yav Mulang et d’autres vautours de la Présidence de la République et de la Primature ! Omer Egwake ne le ferait non plus jamais seul, lui qui est issue de la maffia opposition de la cité de l’OUA. Ces opérations ont sans doute impliqué plusieurs personnes à des niveaux différents. Voilà pourquoi les 200 mille dollars américains exigés comme caution par le Tribunal pour accorder une liberté provisoire au SG Adolphe Mabulena, ont été payés avec promptitude, sans doute par ses mentors. Car personne ne peut croire qu’un fonctionnaire de l’Etat avec salaire de moins de mille dollars puisse débourser pareille somme !

Dommage qu’au travers ce paiement exorbitant de la caution, les juges du Tribunal n’aient pas déduit que les griefs  de corruption et de spoliation des maisons de l’Etat mis à charge du SG à l’Urbanisme et Habitat par le professeur Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et le blanchiment, s’avéraient des véritables indices ! Et pendant que se pavanent Joseph Kokonyangi et Omer Egwake, scooprdc.net apprend que Me Justin Molima, conseiller juridique sous les mandats de ces deux ministres à l’Urbanisme et Habitat, est gardé au frais depuis plus de trois semaines dans le cachot de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR). Et malgré l’intervention du ministre-SG adjoint de la Majorité présidentielle Joseph Kokonyangi pour obtenir la libération de son conseiller juridique, l’ANR ne bronche pas. Est-ce une façon pour le patron de ce service, le tout-puissant Kalev Mutond, de prouver à Joseph Kokonyangi qu’il ne pèse pas assez ? Ce dernier se fait passer ces derniers temps comme une personnalité puissamment importante et incontournable du régime, en trafiquant même le nom du président Joseph Kabila dans ses actes personnels. C’est visiblement un combat des coqs dans le camp du pouvoir qui, malheureusement fait innocemment des victimes comme le conseiller juridique au ministère de l’urbanisme et habitat, Me Justin Molima.

Owandi.   

  • Bendélé Ekweya té

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