Alors que le gouvernement congolais et la Mission onusienne au Congo attribuent le carnage, le 7 décembre dernier, des 15 casques bleus tanzaniens dans la région de Beni aux présumés rebelles de l’ADF, le Mouvement du 17 Mai (M17) ne croit pas à cette version. Son président national Augustin Kikukama l’a déclaré ce mercredi 27 décembre à Kinshasa au cours d’une conférence de presse. Partant d’une analyse de son parti, ce disciple ne Mzée Laurent-Désiré Kabila pointe lui du doigt, les commanditaires de l’ex-rébellion du M23. « Les officiers supérieurs de notre Armée qui nous ont fait honneur en défaisant le M23, leur sort est connu. Certains ont connu une mort brutale, d’autres sont morts de manière mystérieuse. Il est curieux de voir que l’unité de la Monusco qui a travaillé avec les FARDC et qui avait la mission de défaire le M23, soit aussi victime et puisse connaître le même sort que nos officiers supérieurs que nous pleurons toujours », s’indigne le président du M17.
Ce parti qui refuse ainsi d’être sur la piste des ADF, exige une investigation sérieuse visant à éclore la vraie vérité. Il suggère que l’Onu qui entreprend une enquête, s’interroge : « comment sont morts les officiers supérieurs de FARDC qui ont défait le M23 ? Pourquoi cette unité des casques bleus qui a travaillé en étroite collaboration avec ces officiers supérieurs des FARDC, soit aussi victime et ses militaires connaissent le même sort que les officiers supérieurs des FARDC ? » Pour le M17, l’enquête doit aller loin pour savoir : ce crime a profité ou profite à qui ? Qui a intérêt à organiser un tel massacre ? Le message de ce massacre est-il adressé à qui ? Est-ce un avertissement aux autres troupes de la Monusco pour dire que ceux qui veulent remettre la paix à l’Est, subiront le même sort que les casques bleus tanzaniens tués ? C’est à toutes ces questions que le M17 attend des vraies réponses.
Owandi