Augustin Kikukama : le seuil de représentativité et la machine à voter peuvent se retourner contre la Majorité présidentielle

Très serein, le leader du Mouvement du 17 (M17) affirme dans une conférence de presse, ce mercredi 27 décembre à Kinshasa, que le seuil de représentativité imposé dans la loi électorale promulguée par le président Joseph Kabila, ne lui fait nullement peur. « Qu’il soit même de 3, 4, 10%, pour nous le M17, ça ne nous dit rien pour l’atteindre pourvu qu’il y ait transparence », déclare Augustin Kikukama. Seulement, son parti et lui-même regrettent que la Cour Constitutionnelle ait laissé loi électorale être promulguée avec des imperfections constitutionnelles. Le président de ce parti centriste et pro-Kabila père fait notamment allusion à la machine à voter. « Nous sommes surpris que le procureur général près la Cour constitutionnelle n’ait pas le temps de se saisir pour examiner si cette loi électorale est réellement conforme à la constitution », celui qui dit incarner les acquis du Mzéeïsme.

Le M17 et son président soutiennent qu’en autorisant la Ceni d’utiliser la machine à voter, le législateur a intentionnellement violé la constitution. Cette machine, selon Augustin Kikukama, ôte non seulement l’opération électorale de la souveraineté du Congo, mais aussi le rôle essentiel des témoins dans les centres de vote. Qu’à cela ne tienne, mais puisque le vin est tiré et qu’il faille le boire, estime Augustin Kikukama, la CENI doit autoriser pour sa machine à voter et cela pour question de transparence, recommande-t-il, que les partis politiques aient des cabinets d’experts étrangers en vue d’assister à sa programmation et contrôler son fonctionnement. « Pour nous, nous pensons que le combat actuel, comme le législateur lui-même a violé la constitution, il va de soi que la Ceni accepte aussi que chaque parti politique puisse faire venir des experts, venant des pays qui maîtrisent cette technologie pour ne pas donner de prétexte à un report des élections. Ces experts qui sont en fait nos témoins dans les bureaux de vote, doivent nous aider à détecter la manière dont ces machines sont programmées et nous rassurer de leur fiabilité ».

Et pour rassurer ses paires politiques, le leader du M17 qui ne voit pas en la machine à voter une machine à mort pour l’opposition et les partis centristes, estime qu’elle peut se retourner contre le pouvoir. « Quand vous allez à la guerre et que vous décidiez de procéder au bombardement du camp ennemi par des obus pour l’anéantir. Mais si l’ennemi a des astuces pour savoir que entre l’endroit où vous êtes et l’endroit ciblé, il y a un vide et qu’il se place dans cet espace vide en dessous de la trajectoire des obus, il peut progresser jusqu’à se retrouver face à face avec vous, le lanceur d’obus et vous défaire. Si nous nous mobilisons, cette machine-là ne va pas servir la Majorité présidentielle ». D’ailleurs, à cette Majorité présidentielle, Augustin Kikukama n’accorde pas la chance d’atteindre le seuil s’il était maintenu à 3% comme initialement proposé, vu sa gouvernance décriée du pays. « Sincèrement parlant, au regard des résultats de la gestion du pays, je ne vois pas comment une population qui vit dans la misère et qui sait que ce sont ces gens-là qui entretiennent cette misère, je ne vois pas cette population se mobiliser pour leur donner encore cinq ans de pouvoir pour entretenir davantage cette misère », ironise le disciple de Mzee Laurent-Désiré Kabila.

Owandi

  • Bendélé Ekweya té

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