Le candidat de la Majorité peut à juste titre se frotter les mains pour avoir été élu gouverneur de la province du Kasaï central, mais il ne peut prétendre avoir écrasé son adversaire comme le diraient ses collègues de la Mongala et de l’Equateur qui l’ont remporté à 99%. Avec un score de 12 voix contre 10, soit 54,5%, certains députés provinciaux du Kasaï central, non seulement ont démontré leur capacité de s’opposer au dictat habituel de la Majorité présidentielle, en bravant la faim, mais aussi ils ont démontré qu’ils sont capables de se livrer à un bel exercice démocratique de vote.
Du moins, dans cette province du Kasaï central, le nouveau gouverneur sait d’emblée qu’il n’a pas une mainmise sur tous les députés comme ses autres collègues. Denis Kambayi devra alors élaborer et analyser minutieusement se actions avant de les poser. Et les défis devant lui pour le développement socio-économique de la province sont énormes, mais pas impossibles à relever : eau, électricité, routes. Candidat de la MP, propulsé de la manière dont tout le monde sait par Joseph Kokonyangi, devenu le tout-puissant de cette famille présidentielle, certains observateurs craignent que Denis Kambayi lui soit redevable et soit soumis à l’opération-retour dénoncée par l’un de ses prédécesseurs, Hubert Kabasubabo, qui en avait ras-le-bol face à son mentor, Evariste Boshab, à l’époque vice-premier ministre en charge de l’intérieur et sécurité. La masse imposante de la silhouette de Denis Kambayi et son intelligence, seront-elles à la hauteur de la bonne gouvernance que requiert la province du Kasaï central pour son essor économique ? Gardons notre souffle et attendons !
Georges Ilunga