Mort programmée du FPI : le président Joseph Kabila interpellé !

Un adage luba conseille vivement d’éteindre le feu quand il est encore petit que d’attendre un incendie pour faire recours tardivement aux sapeurs pompiers. La situation que traverse le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) risque, si l’on n’y prend garde, à celle de la Société Financière de Développement (SOFIDE). En effet, la SOFIDE qui avait pour mission d’appui  financier et technique au financement des investissements et en faveur des PME par des crédits à moyen et long termes, avait le vent en poupée depuis 1970, année de sa création jusqu’en 1985, en réussissant d’importantes performances caractérisées par une expansion croissante et un maintien positif de tous les ratios de structure et de gestion. Mais s’il est vrai que sa décadence était due à la détérioration sociopolitique d’après 1986, il est aussi vrai que l’insolvabilité de ses clients qui sont restés jusqu’à ce jour avec des dettes en millions de dollars, l’a cloué au pilori. C’est ce qu’il faut éviter au FPI dont la machine pour le broyer est actionnée par certains de ses débiteurs insolvables qi se recrutent dans la famille politique présidentielle.

Décidés délibérément à ne pas rembourser les crédits contactés, ils s’activent dans la grande bataille pour la transformation rapide du FPI en une banque d’investissement. Avec cette transformation, ils pensent envoyer leurs créances de près de 162 millions de dollars américains à la poubelle lorsque le FPI aurait revêtu un autre statut juridique. Transformation, oui, c’est dans le plan de réforme de cet établissement. Mais l’idéal serait de commencer d’abord par épurer ses créances et éviter la précipitation de cette réforme dont les préalables ont déjà été évoqués par les experts. Sinon la démarche de ces politiciens insolvables de la Majorité Présidentielle est maladroite, malhonnête et appelle, non seulement à l’intervention du président de la République, mais aussi à son châtiment pour redresser ces brebis galeuses qui ternissent l’image de son pouvoir et de sa gouvernance. Ne pas le faire serait prêter le flanc à ses détracteurs qui lui reprochent l’impunité de ses proches et collaborateurs cités dans des scandales financiers et autres maffias.

Il y a lieu de noter que plus de 260 millions de dollars sont détenus par les débiteurs, c’est enfin la situation qu’a héritée le nouveau directeur général du FPI, Patrice Kitebi, à sa prise de fonction en novembre 2016. Le nouveau ministre de l’industrie Marcel Ilunga avait promis, en sa qualité d’ancien député national, de s’investir pour que soit accordé le privilège du trésor  au FPI en vue de lui permettre d’opérer un recouvrement efficace des crédits octroyés. Mais comme il est difficile aux loups de se mangent entre eux,  ni Marcel Ilunga, ni Patrice Kitebi qui avait même recouru à un collectif d’avocats constitué de cinq cabinets et six autres avocats indépendants pour procéder à un recouvrement forcé, sont gênés d’évoquer encore ce dossier publiquement. Pourtant, l’argent impayé du FPI, constitue 58,1% de son portefeuille-prêts qui est entre les mains des débiteurs.  Cette situation fait que le FPI ne soit capable de ne financer que 35% de l’ensemble des projets lui soumis. D’où l’éveil de l’Intersyndicale de cet établissement qui tient à en finir avec ce dossier.

Owandi

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  • Bendélé Ekweya té

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