La révélation a été faite à l’occasion de la IVème journée minière au Nord Kivu organisée le 04 décembre dernier à Goma, par la Commission nationale de lutte contre la fraude minière. Et ce sont les minerais qui ont une grande valeur marchande pour de petites quantités qui sont prisés par les fraudeurs, notamment le Coltan et l’Or qui sont les plus concernés. Si les exportations de Coltan enregistrées au ministère provincial des mines ont rapporté au pays des devises d’un peu plus de 26 millions de dollars américains, depuis le début de cette année, le ministère provincial en charge des mines n’a rien enregistré en ce qui concerne l’or, pourtant exploité dans la province.
« Le coltan est victime du vol chaque jour. L’Or, n’en parlons pas parce que l’or c’est en terme des grammes et un gramme c’est 40$. Quand quelqu’un a 10 grammes, ça vous fait 400$. A ce jour, nous ne captons que 40% de nos productions, les 60% nous échappent. On aurait dû avoir 80, 90, 100 millions si tout le monde se mettait à combattre la fraude », a déclaré Daniel Mbayo, le patron de la Commission de lutte contre la fraude minière. Et d’ajouter : « imaginez qu’un fraudeur aligne 20 mamans qui traversent avec 20Kgs, ça fait 400Kgs le jour. Le troisième jour ça fera plus d’une tonne. Le mois 30 tonnes rien que par cette méthode là ». Daniel Mbayo pointe Minova comme le carrefour de centralisation des minerais qui viennent du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et sortent frauduleusement vers les pays voisins. « Nous sommes dans l’impasse et regrettons de constater que si rien ne fait, nous serons à 30%. La fraude a pris des allures très vertigineuses en train de piller toutes nos richesses », s’est plaint le coordonnateur national de la Commission nationale de lutte contre la fraude minière.
Il y a lieu donc de noter que l’économie de la province du Nord-Kivu est donc mise à mal par cette fraude qui s’organise aussi bien à petite qu’à grande échelle. Il faudra pour la combattre instituer un système de traçabilité du Coltan et de l’Or issus de l’exploitation artisanale. Ce qui n’est pas facile, mais pas impossible non plus, reconnait Daniel Mbayo.
Agnelo Agnade