La RTNC qui a fêté tout récemment 51 ans de son existence, a du mal à rimer avec ce poids de l’âge de maturité. C’est une honte pour cette vieille école de journalisme. Comme le ridicule ne tue pas, la chaine nationale nous affiche sur le petit écran « église au milieu du village ». En effet, des milliers de téléspectateurs qui suivaient hier samedi en direct la finale entre le Tout-puissant Mazembe et Super Sport United d’Afrique du sud sur la RTNC, ont été superbement étonnés de voir le signal coupé plus d’une fois lorsque le commentateur essayait de citer le nom de Moise Katumbi, président du TP Mazembe. Le réalisateur s’était livré à un dur exercice de remettre l’antenne à chaque fois aux journalistes sur plateau lorsque le commentateur osait évoquer le nom de Katumbi. Il devrait veiller pendant quatre-vingt-dix minutes au grain pour que ce nom tant redouté ne filtre d’aucun des micros de la très tristement célèbre chaîne au coin du village. Pire, la cérémonie de la remise du trophée a été privée aux Congolais tout simplement parce que la RTNC s’imaginait déjà que Moise Katumbi était présent sur la terre sud-africaine et risquait d’être vu par les Congolais à la télévision à l’occasion de cette cérémonie. Ce qui serait, aux yeux des confrères de la RNTC, un péché abominable. Consignes de la maison ou excès de zèle ? Les deux, peut-être.
En effet, les autorités de la RTNC ont développé une peur bleue en vue de protéger leurs fauteuils à tel point qu’elles s’autocensurent et censurent à outrance même les informations qui n’éclaboussent nullement le régime au pouvoir. On s’en doute fort que ce soit le président Joseph Kabila, ou le ministre des médias, moins encore le patron de l’ANR qui ait recommandé et imposé ce rythme peureux qui déséquilibre le traitement des informations. Tenez, même lorsqu’il y a des catastrophes naturelles au pays, la RTNC est silencieuse. Un Denis Mukwenge quel que soit son mérite mondialement reconnu, ne peut pas passer sur la RTNC. Les tueries à l’Est et dans les Kasaï étaient des sujets tabous. Les activités de l’opposition, n’en parlons même pas. La RTNC a peiné pour traiter l’information sur la récente situation tumultueuse au Zimbabwe. Les bonnes informations sur la télévision publique, « Eglise au milieu du village », ce sont les audiences du président de la république et celles de différents membres du gouvernement, les activités des partis politiques de la Majorité présidentielles surtout le PPRD et enfin les seules informations vraies de la chaîne, les communiqués nécrologiques.
Avec son traitement déséquilibré et partial des informations, la RTNC a finalement le courage et l’audace de demander aux Congolais de lui payer les taxes et fait même passer pour ça des spots sur ses antennes à longueur des journées. Elle oublie alors que l’article 24 de la constitution congolaise est clair : « Toute personne a droit à l’information ». Au paraphe 2 on ajoute, nous citons : « les medias audio-visuels et écrits d’Etat sont des services publics dont l’accès est garanti de manière équitable à tous les courants politiques et sociaux. Le statut des medias d’Etat est établi par la loi qui garantit l’objectivité, l’impartialité et le pluralisme d’opinions dans le traitement et la diffusion de l’information », fin de citation. La cérémonie de remise de trophée à TP Mazembe qu’elle a privée aux Congolais, ces derniers la verront même en différé sur Canal +.
Makasa @ Mpasu.