Bien que qualifiant de « bidons » les rapports de Global Witness de juillet dernier et du Centre Carter de novembre en cours, lesquels dénonçaient la gestion opaque de la Gécamines et le coulage d’au moins 1 milliard de dollars entre 2009 et 2014, le président du Conseil d’administration de la Gécamines, Albert Yuma, a, lundi 20 novembre dernier lors du lancement de la formation de nouveaux mandataires dans les entreprises partenaires de la Gécamines, dénoncé les vols dont fait l’objet la Gécamines de la part de ses partenaires. « Les étrangers nous ont trompés et volés pendant plusieurs années… Ça doit s’arrêter », a lancé Albert Yuma.
Vantant les prouesses de la géante minière qui faisait la fierté de la RDC en représentant pendant les années 60 et 80 près de 65% de la richesse nationale, le PCA de la Gécamines regrette que dépiécée aujourd’hui par les multinationales, la géante Gécamines ait perdu son âme et soit dans l’indifférence quasi générale de ses prédateurs. « Sur les dernières années depuis la mise en place de code minier, les différents partenaires de la Gécamines ont exporté plus de 48 milliards de dollars. L’Etat congolais n’a reçu en net, c’est-à-dire en bénéfices moins les bonus fiscaux qu’il a donnés, que moins de 3 milliards de dollars sur les 48 milliards ».
Le patron de la FEC révèle que les partenariats en 2015 avaient encaissé plus de 3 milliards et demi de dollars et la Gécamines n’en avait reçu que 6% et en 2016 à peine 3%. « On nous a trompés dans les années 2000 en disant que la RDC et la Gécamines n’ont pas de moyens pour développer les ressources minières. Et qu’il fallait tout céder à des partenaires étrangers et on resterait des gestionnaires d’actifs et on toucherait des milliards de dollars. Quand bien même les prévisions de partenariats qu’on avait signés, ces partenariats s’étaient réalisés, on aurait dû toucher à ce jour 350 millions de dollars, on ne les a pas touchés en dividende, mais on a touché zéro », se lamente Albert Yuma en promettant un nouveau plan de redressement d’ici le premier trimestre 2018 qui prévoit non seulement la révision de tous les contrats de partenariat sans partage de production, mais également une production de près de 100 milles tonnes de cobalt d’ici 2018. Pari visiblement difficile à réaliser vu la maffia qui s’est installée dans ce secteur minier.
Owandi.