« Boshaborisation » du territoire de Mweka : les notables exigent la nomination des non originaires dans l’administration publique

Dans un mémorandum adressé au vice-premier ministre en charge de l’intérieur et lui déposée lundi novembre dernier, les notables du territoire de Mweka, dans la province du Kasaï sollicitent auprès d’Emmanuel Shadary la nomination des animateurs non originaires de Mweka dans les postes de l’administration publique. Ces notables de ce territoire, une soixantaine, qui ont signé ce mémo justifient leur sollicitation par la recherche de la paix sociale qui, déclarent-ils, est perturbée par l’un de leur, fils du terroir : Evariste Boshab.

En effet, ces notables, la plupart des Kuba, accusent leur frère Evariste Boshab d’avoir placé lorsqu’il était vice-premier ministre de l’intérieur, ses pions à des postes clés qu’il manipule jusqu’à présent pour déstabiliser ses adversaires politiques et les têtes qui ne lui plaisent pas, notamment celle de Constantin Mbengele, ancien administrateur général du Fonds de promotion de l’industrie (FPI).

Dressant la liste de ces manipulés d’Evariste Boshab, ils citent l’administrateur a.i de Mweka, Pembe Longo Jacob, dont on dit être le neveu biologique de l’incriminé ; le proved Champa Ilenge Dieudonné, son neveu ; le médecin chef de zone à l’hôpital général de référence Mbohey Tshimen-Muan Norbert, son gendre ; le pass du Secop Mwanyimimuana Laurent, son beau-père ; le commandant PNC CIAT de Mweka Mikanda Mingu Godefroid, son beau-frère et ami d’enfance ; l’administrateur de territoire adjoint Pongo Kwete Franklin, ami à son fils ainé ; le chef d’agence de l’INSS Bope Miaka Bopole, son neveu biologique ; le médecin inspecteur provincial à la santé Mekanda Urbain, son beau-frère ; le ministre provincial de la santé  Ntshioko Kwete, son collègue et ami ; le préposé du marché central de Mweka Kadaffi Mishenge, le beau-frère de son épouse.

A lire ce mémorandum, les frustrations prennent corps dans les différentes communautés du territoire et risquent d’éclater en conflits ethniques. Craignant ainsi que le phénomène Kamuina Nsapu ne revienne sous une autre forme, ces notables en appellent non seulement à la perspicacité du VPM de l’intérieur, mais également à celle de ses collègues de la santé et de l’enseignement primaire et secondaire ainsi que de l’administrateur de l’Agence nationale de renseignements (ANR).

Ce qui est vrai, la territoriale des non originaires était une belle expérience pendant la deuxième république sous le Maréchal Mobutu. En effet, Jonas Munkamba, muluba du Kasai oriental est le meilleur gouverneur que la province de l’Equateur ait connu. De même pour Cathérine Nzuzi wa Mbombo au Kongo central (Bas-Zaire), Konde Vila Kikanda au Nord-Kivu et feu Louis Koyagialo au Katanga (Shaba). Le professeur Emile Bongeli a laissé des bonnes empruntes comme maire de la ville à Kananga. Les exemples sont légions qui démontrent que les non originaires avaient bien travaillé loin de leurs provinces d’origine. Par contre, depuis l’instauration de la territoriale des originaires, c’est la guerre des tribus et des ethnies dans toutes les provinces. Ce qui généralement freine le développement. Et selon certains observateurs, il n’y a pas de honte à revenir sur la territoriale des non originaires étant donné que celle des originaires a montré ses limites et beaucoup de failles.

Georges Ilunga

  • Bendélé Ekweya té

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