La 23ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP 23) s’est clôturée vendredi 17 novembre à Bonn (Allemagne). A cette conférence, les 196 parties engagées à la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCUNCC), ont dressé une feuille de route pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris en 2018. En effet, cet accord de Paris prévoyait, entre autre, de contenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et si possible de viser à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C ».
Sur place en Allemagne lors de cette rencontre essentiellement tournée sur la question de réchauffement climatique, la problématique de l’eau n’était pas du reste. Déjà à la COP 22, la problématique de manque d’eau en Afrique était considérée comme une menace tangible sur le continent. Plusieurs pays, notamment ceux du Sahel sont confrontés par le dessèchement de leurs eaux. C’est le cas du Lac Tchad. Ce Lac, considéré jadis comme une mère intérieure a perdu près de 90% de sa superficie depuis 1960. Et sa situation devient de plus en plus inquiétante.
De ce fait, d’après des sources bien informées dans le pays d’Angela Merkel, en marge de la COP 23 à Bonn, les experts des pays membres de la Commission des forêts d’Afrique central (COMIFAC) se sont réunis avec en tête le Tchad appuyés par les grandes puissances du monde pour obtenir le transfèrement des eaux de l’Oubangui vers le Lac Tchad. Toujours d’après notre source, cette rencontre s’est déroulée à l’absence de la délégation de la RDC. Le ministre de l’environnement Congolais bien que sur place à Bonn s’est plus illustré dans la recherche des fonds de compensation eu égard aux efforts que fournit la RDC dans ses actions en ce qui concerne la réduction des émissions dues à la déforestation et dégradation des forets (REDD+) ainsi que la protection de la tourbière. Ce qui n’est pas mauvais, mais devant une menace aussi grande, celle de la déviation des eaux de la RDC vers le Sahel, il y a de quoi s’inquiéter quant à l’avenir de la RDC.
Il y a déjà quelques années, le sénateur Modeste Mutinga attirait l’attention des autorités congolaises sur cette question cruciale. Le sénateur Congolais soulignait dans son ouvrage intitulé La guerre de l’eau aux portes de la RDC, nous le citons « le temps me semble venu, d’épargner nos populations d’une nouvelle guerre, la guerre de l’eau, alors que nous n’avons pas encore fini de panser les plaies ouvertes par les précédentes ». Et pour sa part, le député national Eve Bazaïba, l’élue de Basoko dans l’ex-province orientale, lors d’une conférence sur le leadership des femmes congolaises, avait déclaré d’après ses informations que les autorités tchadiennes sont déterminées à venir prendre l’eau en RDC de gré ou de force. Et elle d’alerter que la présence des nomades Mbororo dans la partie Nord-Est de la RDC n’est pas innocente. Parmi tous ces éleveurs venus pour la plupart du Tchad, nombreux sont pour le moins que l’on puisse dire des espions géologues et autres experts à l’environnement avec pour mission principale, mener des études sur terrain pour la concrétisation du plan de transfèrement des eaux de l’Oubangui vers le Lac Tchad, avait-elle soutenue.
Ce qui vient de se dérouler à Bonn en Allemagne, n’est ni plus, ni moins une machination, une messe noire d’une nouvelle guerre qu’on prépare pour imposer une fois de plus au peuple congolais.
JYMAM