Le VIème Congrès de l’Association des Anciens de la Faculté de Médecine (AFMED) s’est ouvert ce lundi 13 novembre à Kempiski Hôtel Fleuve Congo de Kinshasa. Pendant cinq jours, les médecins issus de l’Université de Kinshasa, les étudiants et autres chercheurs vont réfléchir sur l’accessibilité de tous les Congolais aux soins de qualité et sur la problématique du cancer en RDC. Déjà, le diagnostic fait par l’AFMED est peu reluisant : le plus grand nombre des malades restent au bord de la route. Ils n’ont de moyens. Beaucoup même se cachent pour attendre la mort dans le silence. Les inégalités d’accès aux soins, aux médicaments, aux institutions hospitalières sont alarmantes dans notre pays.
Mais les membres de l’AFMED sont convaincus qu’il est possible de mettre en place un système de protection de santé pour tous en RDC. Car, disent-ils, on peut le faire maintenant dans ce pays et toutes les conditions sont réunies. « Nous devons arriver à créer un système de protection sociale indépendamment du niveau de richesse pour le riches tout comme pour les pauvres ; indépendamment de la condition sociale pour les ministres tout comme pour les chômeurs ; indépendamment du lieu où on habite sur ce vaste territoire du Congo à Kinshasa comme à Katako Kombe », déclare John Nsiala, Président AFMED, section Europe.
Invité à la séance inaugurale de ce congrès, le ministre de la santé Oly Ilunga estime que la RDC peut réaliser le miracle indien. « Il y a quinze ans, personne n’imaginait aller se faire soigner en Inde. On savait qu’il y avait beaucoup de bons médecins à travers le monde. C’est tout ce que l’on savait. Mais il a fallu une politique volontariste pour arriver au résultat qu’on connait aujourd’hui. Ce résultat est aussi possible en RDC parce que comme tout le monde le sait il y a d’éminents, de brillants médecins congolais à travers le monde. Et si on leur crée des conditions, ils seront à mesure de faire de la RDC une destination santé pour un niveau international pour toute l’Afrique et le reste du monde ».
Pour un accès favorable de tous les Congolais aux soins de qualité, le numéro 1 de la santé en RDC révèle qu’il faudra un budget annuel de la santé d’au moins 4 milliards USD, soit 50$ par habitant par an. Face à la modicité de budget congolais général, et pour parvenir à l’accessibilité de tous Congolais aux soins de qualité, Oly Ilunga recommande à l’AFMED l’approche de l’économie de la santé. Non pas pour en faire un business, mais plutôt développer une économie de service. C’est que doit se focaliser toute la réflexion du VIème Congrès de l’AFMED. Quant à ce qui concerne le cancer, les médecins congolais d’ici et d’ailleurs doivent s’interroger : quels sont les moyens dont ils disposent pour la prévention, le dépistage et le traitement de cette maladie.
Georges Ilunga.