Au cours d’un point de presse animé en Swahili à Goma le lundi 13 novembre 2017, le gouverneur de la province du Nord-Kivu n’est pas allé par le dos de la cuillère pour se plaindre de l’immobilisme de l’actuel premier ministre, Bruno Tshibala par rapport à la dégradation de plus en plus entretenue de la situation sécuritaire dans cette partie du pays. Pour Julien Paluku, Bruno Tshibala n’a jamais fait de la sécurité de sa province une priorité gouvernementale. Et de s’exclamer devant la meute des journalistes conviés à ce spécial rendez-vous médiatique : « dites à l’opposant devenu premier ministre, Mr Bruno Tshibala, depuis qu’il est là, pourquoi les Adf (milice ougandaise), les Fdlr(milice rwandaise), les Mayi Mayi (milice congolaise) sont encore actifs en province du Nord-Kivu »?.
Le gouverneur jugé très révolutionnaire du Nord-Kivu a invité l’actuel premier ministre à descendre dans cette province poudrière pour palper du doigt les réalités sécuritaires de terrain: « Qu’il vienne tenir le Conseil des ministres à Beni », a-t-il enchaîné.
C’est la première fois qu’un officiel de la majorité présidentielle critique ouvertement l’action de Bruno Tshibala. Avant ce tacle de Julien Paluku Kahongya, le député Henri Thomas Lokondo (député Mp) a initié une motion d’interpellation à l’endroit du premier ministre sur le retard constaté dans le dépôt du projet de budget. Ces derniers mois, tous les communicateurs de la majorité présidentielle se plaisent à critiquer très sévèrement les limites de compétences des chefs du gouvernement issus de l’opposition.
Deki