Bukavu : qui est ce quidam d’Abbas Kayonga qui a terrorisé la ville ce dimanche ?

La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, s’est réveillée sous d’intenses tirs à l’arme lourde ce dimanche 05 novembre et ce, depuis 5h30’. Ce sont les quartiers résidentiels Muhumba et Ngumba, dans la commune d’Ibanda, qui ont été le théâtre d’affrontements armés entre les forces de l’ordre et la garde d’Abbas Kayonga, coordonnateur de la Cellule de lutte contre la fraude minière, révoqué le 2 novembre dernier par le nouveau gouverneur du Sud-Kivu, Claude Nyamugabo. En effet, tout serait partie d’une opération militaire qui visait à neutraliser la garde d’Abbas Kayonga. Mais sur place, les éléments de l’armée régulière ont rencontré une farouche résistance de cette garde d’une quarantaine de militaires, tirant à l’armée lourde. Malgré tout, le fameux Abbas Kayonga s’est finalement rendu aux forces de la Monusco.

La grande question qui taraude l’esprit de tout observateur de savoir comment un individu, simple coordonnateur provincial d’une Cellule de lutte contre la fraude minière, peut-il avoir plus de quarante éléments pour sa garde et disposant d’une artillerie lourde ? Et qui pis est, ces éléments armés ne sont pas contrôlés par les autorités militaires de la 33e région militaire. Pourquoi y-a-t-il depuis longtemps ce laxisme de la hiérarchie militaire au Sud-Kivu parce qu’enfin de comptes Abbas Kayonga n’est qu’un ancien colonel, grade d’ailleurs qui n’est pas la sommité de l’armée ? Comment alors cet officier des FARDC, s’il faut le concéder ainsi, s’est retrouvé dans une structure civile comme agent de l’Etat mais en continuant de conserver sa garde militaire ? C’est sans doute une aberration impardonnable qui met en évidence les insuffisances de l’Etat congolais.

Qui est Abbas Kayonga ?

Ancien officier des Forces Républicaines Fédéralistes (FRF) de Michel Rukunda, une milice du Sud-Kivu qui déclare défendre les intérêts des Banyamulenges (Tutsis congolais), Abbas Kayonga fut un ancien garde du corps de RUBERWA AZARIAS. Ce dernier fera de lui sous le règne du RCD/Goma, coordonnateur de la cellule antifraude dans le Sud-Kivu sans qu’il soit démobilisé. C’est ainsi il a placé une quarantaine d’hommes, pour la plupart d’anciens FRF convertis aux FARDC pour sa garde rapprochée. Mais Abbas est accusé de faire depuis longtemps le contraire de sa fonction officielle. Il aurait pris sous coulisse des coopérations avec les acheteurs des minerais Rwandais pour leur fournir les minerais. Ce réseau maffieux connu par certaines autorités de Kinshasa qui recevaient des pots de vins, a été toléré par l’ancien gouverneur Marcellin Chishambo, que l’on accuse de l’avoir non seulement renforcé, mais surtout parrainé. Des camions de minerais traversaient ainsi vers le Rwanda frauduleusement, sous la bénédiction du coordonnateur de la Cellule de lutte contre la fraude minière. Véritable paradoxe !

D’après les informations recoupées par scooprdc.net, le nouveau gouverneur du Sud-Kivu aurait reçu du directeur de cabinet du chef de l’Etat, la mission d’arrêter cette hémorragie. Néhémie Mwilanya, natif de cette province, se serait déterminé à mettre fin à ce pillage systématique et aurait recommandé la révocation d’Abbas Kayonga. Ordre que Claude Nyarugabo aurait exécuté le 02 novembre dernier sous forme de suspension. Et depuis sa suspension,  la Brigade douanière a refusé le passage de trois camions d’Abbas transportant des minerais vers le Rwanda. Ce dernier serait venu faire le forcing et parvenu à faire passer sa cargaison. Ainsi va le pays de Joseph Kabila !

Agnelo Agnade.

  • Bendélé Ekweya té

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