Si dans d’autres universités et instituts d’enseignement supérieur de la RDC, le phénomène « points sexuellement transmissibles » est depuis longtemps décrié, à l’Université Protestante au Congo (UPC), c’est le phénomène « points politiquement transmissibles » qui prend corps. Cette triste innovation risque de ternir l’image de cette prestigieuse université qui jusque hier, méritait respect et considération dans la formation universitaire. Tenez, après le scandale du célèbre député national Zacharie Bababaswe qui, à en croire au factuel qu’il aurait parachevé son premier cycle de formation en droit, n’a pourtant pas su établir la différence entre un avocat et un avocat-général, ni donner l’appellation des parties dans un procès civil, alors qu’il concourait pour devenir défenseur judiciaire au Tribunal de Grande Instance de la Gombe, voici qu’un autre scandale intervient avec la réussite en première session de Francine Muyumba, présidente du Conseil Panafricain de la Jeunesse, mise en doute sérieusement par ses camarades de promotion.
Après débat et délibération, l’étudiante-présidente du Conseil Panafricain de la Jeunesse passe en deuxième Licence Droit, option Economique et sociale avec 66% et ce, en première session! Le reporter de scooprdc.net qui est descendu sur place à l’UPC, a enregistré plusieurs réactions. Ses collègues de promotion s’interrogent sur le comment de cette réussite pour une étudiante qui est rare dans l’auditoire. L’un d’eux a affirmé que « Francine Muyumba a été certes inscrite en 1ère Licence, mais chaque fois elle était absente dans l’auditoire, car tout le temps entre deux avions. Même les jours des examens, comme celui de Droit fiscal, nous ne l’avons pas vue. Comment a-t-elle fait pour éliminer un cours à grande pondération dont l’examen a eu lieu à son absence? ». Et d’ajouter : « elle devait ne-fut-ce que revenir à la deuxième session à l’honneur de ce cour de Droit Fiscal, pour maquiller sa réussite si l’on tenait à tout prix qu’elle passe de classe de cette manière-là peu orthodoxe ».
Il y a lieu de signaler que Francine Muyumba comme Zacharie Bababaswe sont d’une même promotion de Droit à l’UPC. Ce dernier a été humilié comme décrit ci-haut lors du concours d’admission au corps des défenseurs judiciaires. Son ignorance notoire des notions préliminaires de Droit a fait qu’on lui prive cette qualité de défenseur judiciaire. Le ministère public a été superbement étonné de voir un gradué en Droit ignorer la différence entre un avocat et un avocat-général ! A l’UPC, les étudiants assidus déplorent que la Faculté de Droit devienne un dépotoir pour les politiciens en quête des titres académiques. Ils mettent en cause le laxisme du recteur qui laisse faire ce genre de pratiques se développer et sapent le prestige de l’université. Les anciens de l’UPC qui se sont confiés à scooprdc.net envisagent rédiger un mémo pour réclamer le départ de recteur-pasteur Ngoyi Bolya. « Il a fait plus de 30 ans comme recteur et il n’a plus d’innovations », lâche un ancien de la Faculté des sciences économiques qui a fini sa licence en 2001.
Le ministre Steve Mbikayi interpellé
L’UPC n’est pas la seule institution universitaire à pouvoir attribuer des diplômes fantaisistes. Il y a peu, on a décrié le diplôme de licence en Droit avec mention distinction obtenu à l’Université de Kinshasa (Unikin) par le Gouverneur du Kasaï Oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji, alors qu’il s’était caractérisé par un absentéisme à outrance aux cours, peut-être qu’il suivait ses cours, soit par correspondance, soit par personne interposée, ce qui malheureusement laisserai transparaître la légèreté de sa formation académique. A ce jour, plusieurs hommes politiques ont pris d’assaut les universités et malheureusement plus souvent à la faculté de Droit, c’est soit pour parachever leur cursus académique, soit par prestige pour ajouter le titre de juriste sur celui qu’on a déjà. Mais seulement, le temps leur fait cruellement défaut pour suivre correctement les cours. A coup des billets verts, ils se font octroyer des titres académiques sans en mériter. A ce rythme, la RDC aura beaucoup de gens détenteurs des diplômes, mais qui ne sont pas malheureusement des licenciés. Et comme le corps professoral vieilli, avec leurs distinctions qu’ils glanent grâce au roi dollar, ils deviendront des professeurs bidons de demain. Voilà ! C’est comme ça que se dégrade et va se dégrader le niveau d’études universitaires à cause de la corruption et du trafic d’influence des politiques congolais. C’est ici le lieu d’interpeller le Ministre de l’ESU qui a certes du pain sur la planche.
Emery M.