Le séjour de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU et messager du président Américain Donald Trump en RDC, ne rime pas avec l’annonce fracassante de son arrivée dans le pays de Lumumba. Que n’a-t-on pas entendu dans les médias internationaux sur la délicatesse mission de Nikky Halley. Même la symbolique a été mise à contribution, le déplacement avec un avion militaire avec dans sa délégation un général de corps d’armée 4 étoiles, pour auréoler d’un caractère grave la visite de cette bouche autorisée du terrible numéro 1 Américain. Mais hélas ! Dans ses premières et vraies déclarations ayant trait à l’épineuse situation que traverse la RDC notamment la crise engendrée par la non-organisation des élections, surtout présidentielle dans le délai constitutionnel, Nikky Halley fait tourner les têtes même de moins assidues en politique congolaise. En effet, pendant que tous ne juraient que par une contrainte musclée des Etats-Unis à l’endroit du pouvoir de Kinshasa pour que l’Accord de la Saint sylvestre soit enfin sauvé, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU a plutôt fait le lit de la Majorité présidentielle. En disant, je le cite, « Les élections doivent être organisées en 2018 sinon la République Démocratique du Congo ne doit pas compter sur le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale ».
Ce semblant de menace loin de faire mouche et pousser le pouvoir à mieux faire et à faire vite pour organiser les élections, il a plutôt un caractère qui donnerait l’occasion aux stratèges de la majorité de prendre la balle au bond. Tenez, déjà en 2014, ceux qui se considéraient à l’époque comme des lieutenants du chef suprême et qui le sont encore aujourd’hui, déclaraient à tous ceux qui voulaient les écouter qu’ils ont la noble mission de tout faire pour faire perdurer la présence de leur chef au sommet de l’Etat. Tous les moyens étaient alors mis en contribution. C’est en ce moment que naquit le vocable en vogue « le glissement du mandat ». Au fait, tous militaient pour que les élections qui, au terme des prescrits de la constitution, devraient s’organiser sans leur chef, n’arrivent jamais.
Alors, dire aujourd’hui que la RDC ne pourra plus compter sur le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale, ne peut envoyer aux anges tous les caciques du pouvoir. Pourquoi, mais parce que sans les moyens, pas d’élections. Et pas d’élections, à la faveur de l’article 70 de la constitution telle que expliqué par la docile Cour constitutionnelle, le chef de l’Etat reste en fonction. Et cela jusqu’à l’installation d’un nouveau président élu. Aussi longtemps que les élections, par manque d’argent ne viendront pas, ils continueront à gouverner. Malheur aux champagnes qui couleront ce soir dans les salons huppés des caciques du pouvoir partout où ils sont. Suivez mon regard !
JYMAM