La pétition des députés de l’opposition initiée contre le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a été rejetée au cours de la plénière de samedi 21 octobre au Palais du Peuple. Cela suite à la motion incidentielle du député de la Majorité, François Nzekuye, ce, à l’absence totale des députés de l’opposition. François Nzekuye a estimé que l’Assemblée Nationale ne pouvait pas traiter une pétition dont les auteurs boycottent la plénière.
Mais pour le député Christian Mwando, président de l’UNADEF et vice-président du G7, le président de l’Assemblée nationale a usé de la tromperie et de ruse en marquant un faux ordre du jour. Selon Christian Mwando, la plénière convoquée samedi par Minaku n’avait comme ordre du jour que l’examen de la loi sur la taxe de la promotion de l’industrie. Sachant que les députés de l’opposition ne seront pas à cette plénière, soutient Christian Mwando, Aubin Minaku a, changé séance tenante l’ordre du jour en programmant l’examen de la pétition de l’opposition contre lui.
Autre grief contre le speaker de l’Assemblée nationale, c’est le non-respect du temps imparti de 48 heures pour permettre aux députés de s’imprégner du document à examiner dans la plénière. Déposée vendredi dans la soirée, cette pétition est curieusement programmée le samedi, moins de 48 heures, sans que les photocopies soient distribuées préalablement à tous les députés en vue de préparer leurs interventions.
Christian Mwando reproche également à Aubin Minaku le fait d’avoir, contrairement présidé une plénière dont l’objet comporte la matière qui le met personnellement en cause. D’après le règlement intérieur, il aurait dû se déporter et laisser son adjoint conduire la réunion. « Mais Aubin Minaku a préféré violer le règlement intérieur sur toute la ligne », s’indigne l’ancien argentier du Katanga. Et d’ajouter : « le président Minaku a constaté comme nous et le confirme qu’il n’y a plus de majorité qui existe. Si le président de l’Assemblée nationale a sa majorité, pourquoi a-t-il peur du débat ? ». Pour Christian Mwando, Aubin Minaku ne veut pas laisser les députés agir en âme et conscience dans l’isoloir. Il l’accuse de créer la terreur parmi les députés de sa soi-disant majorité qui n’existe plus et de circuler par la corruption. « Le président de l’Assemblée nationale, en gentleman, ayant constaté que 10% de ses collègues n’ont plus confiance en lui, il aurait dû venir programmer les choses telles qu’elles doivent l’être, s’expliquer pour que le peuple sache qui a raison et qui a tort. Mais par des motions incidentielles, par la tricherie allant jusqu’à mentir sur l’ordre du jour, c’est des faits extrêmement graves au sommet de l’Etat et je crois qu’Aubin Minaku ne mérite plus notre respect ni l’appellation de président », conclut l’ancien argentier du Katanga.
Agnelo Agnade