RDC-Election : la légèreté de la tripartite !

Annoncée avec pompe et organisée sous la houlette du gouvernement Tshibala, pourtant de la compétence première du CNSA, la tripartite CNSA-Gouvernement-CENI a brillé par une légèreté notoire. Une seule recommandation a sanctionné ces travaux de trois jours. En effet, les trois parties ont tout simplement recommandé à la CENI de publier un calendrier électoral « réaliste ». Et le premier ministre Bruno Tshibala d’affirmer dans son adresse de clôture, sa détermination d’organiser, nous le citons : «  les meilleures élections de l’histoire récente  du pays dans le respect  de l’accord de la saint sylvestre ».

D’après certains analystes de la vie politique de la RDC qui se sont confiés à scooprdc.net, la tripartite n’a été, d’une part, qu’une sorte de poudre aux yeux pour une consommation extérieure. Et d’autre part, un prolongement de la rencontre de Kananga élargie aux autorités de CNSA. Ils en prennent pour preuve les conclusions de ces travaux de trois jours qui s’apparentent étrangement à celles qui avaient sanctionné la rencontre entre Adolphe Lumanu, Emmanuel Shadary et corneille Nangaa en août dernier au chef-lieu du Kasaï central.

En effet, cette situation sombre de la tripartite de Kinshasa a puisé son revers dès son entame. Tout a commencé par cette procédure déjà totalement biaisée en amont à l’ouverture des travaux samedi 14 octobre dernier avec le chef du gouvernement Bruno Tshibala. Si l’on s’en tient aux prérogatives dévolues à  cette institution engendrée par la puissante attaque des Genvalistes au dialogue de la CENCO pour jouer au gendarme, le CNSA n’a pas pu faire mieux que de jouer à l’accompagnateur.  Aucune force de contrôle ne s’est manifestée de la part du CNSA de Joseph Olenghankoy. Il subit par contre la pesanteur du gouvernement, lui aussi sous la domination de la Majorité présidentielle.

Selon quelques indiscrétions qui ont filtré de ces travaux et glanées par les fins limiers de scooprdc.net,  il s’avère que dans certaines commissions mises en place, les travaux n’ont pas été achevés. Sur près de 150 points au sein de la commission ayant en charge les aspects juridiques, juste la moitié a été débattue. En plus, il n’y a pas eu la mise en commun des conclusions des différentes commissions.  Par conséquent, et c’est le meilleur, le rapporteur du CNSA, Valentin Vangi, n’a pas lu les vraies conclusions des travaux telles que consignées dans le document établi par le secrétariat de la tripartite. Cet acteur de la société civile du Kongo central a vu son texte originel être remplacé pendant qu’il s’apprêtait pour le lire. En effet, c’est un quidam débarqué Dieu seul sait d’où, qui a fait le changement de ce texte au su et au vu de tous. Une situation qui a tapé sur les nerfs de l’ancien enfant terrible de l’opposition Joseph Olengankoy qui a fini par claquer la porte et refuser de signer les conclusions de la tripartite. A la place de sa traditionnelle longue signature connue par tous, c’est un paraphe de Joseph Olenghankoy qu’on retrouve sur ce document.

Si pour une première vrai tripartite qui n’a planché que sur l’opération d’enrôlement, les choses se sont déroulées de cette manière, qu’adviendrait-il lorsqu’il sera question d’une tripartite qui planchera sur la publication du calendrier électoral ? D’ailleurs celui-ci a déjà subi une orientation, notamment avec les 504 jours de Nangaa et la dernière recommandation de la tripartite qui demande à la CENI d’amorcer l’enrôlement de la diaspora une fois fini celui des provinces issues du grand Kasaï prévu pour fin janvier 2018. Tout porte à croire que les meilleures élections de Bruno Tshibala prendront le temps que ça prendra. Pendant ce temps, ils se coulent douce dans les postes qu’ils occupent au détriment du peuple qui malheureusement croit encore aux élections.

JYMAM

  • Bendélé Ekweya té

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