Le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, se verra remettre, ce jeudi 19 octobre, le trophée du Prix mondial de l’alimentation 2017. La cérémonie est prévue à Des Moines, dans l’Iowa, aux Etats-Unis. Ce prix est à l’agriculture ce que le prix Nobel est à la paix, aux sciences ou encore à la littérature. Créé par Norman Borlaug, qui fut lui-même récipiendaire d’un prix Nobel, le Prix mondial de l’alimentation est la plus importante récompense internationale à couronner les accomplissements d’individus qui ont contribué au progrès du développement humain, en améliorant la qualité, la quantité et la disponibilité des denrées alimentaires à travers le monde.
Le choix du président Adesina comme lauréat 2017 avait été dévoilé en juin dernier par le Conseil d’administration du Prix mondial de l’alimentation, en reconnaissance de son œuvre pour assurer aux agriculteurs africains une meilleure disponibilité des semences, des engrais et des financements et pour les jalons qu’il a posés pour faire en sorte que les jeunes d’Afrique voient en l’agriculture une activité lucrative dans laquelle s’investir.
Quand il était ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Nigeria, Akinwumi Adesina avait introduit un système de « portefeuille électronique » pour les agriculteurs, une innovation qui a instauré une transparence dans le circuit de distribution des engrais, qui par le passé, avait été enrayé quarante ans durant par la corruption. Les mesures qu’il a prises à ces fonctions ont permis d’accroître de 21 millions de tonnes la production alimentaire du Nigeria, qui a ainsi pu attirer 5,6 milliards de dollars EU d’investissements du secteur privé. Ce qui a valu à Akinwumi Adesina, outre un respect considérable, d’être appelé « le ministre des agriculteurs ». Sous son égide, la BAD est en train d’accélérer le développement de l’agriculture grâce à sa stratégie « Nourrir l’Afrique » et compte y investir 24 milliards de dollars américains dans les dix ans. La stratégie « Nourrir l’Afrique » de la BAD a pour objectifs de contribuer à éliminer l’extrême pauvreté en Afrique d’ici à 2025 ; de mettre fin à la famine et à la malnutrition en Afrique d’ici à 2025 également ; de muer l’Afrique en exportateur net de denrées alimentaires ; et de faire passer le continent au premier rang des chaînes de valeur mondiales axées sur l’exportation, dans les secteurs où il jouit d’un avantage concurrentiel. « Pour m’être moi-même extrait de la pauvreté, je sais qu’elle n’a rien de réjouissant. Sortir des millions de personnes, notamment les agriculteurs du monde rurale, de la pauvreté, est le combat de ma vie… Nous devons apporter l’espoir et transformer l’agriculture pour la muer en succès commercial », déclare souvent le président de la BAD. A Des Moines, le président de la BAD est l’orateur de la conférence Norman Borlaug. Intitulée « Parier sur l’Afrique pour nourrir la planète », cette conférence s’est ouverte lundi 16 octobre et va se clôturer ce vendredi 20 octobre. Plus de 1 200 participants en provenance de plus de soixante-cinq pays débattent d’enjeux de premier plan liés à la sécurité alimentaire mondiale et à la nutrition à ce Symposium international du dialogue de Borlaug. Ginno Lungabu |