Le Front Républicain des Centristes exige la démission du président Kabila au plus tard le 04 décembre prochain

Dans sa déclaration politique de mardi 17 octobre, le Front Républicain des Centristes (FRC) que dirige Chérubin Okende invite le peuple congolais à adresser une pétition au Président de la République sortant Joseph Kabila, lui exigeant d’éprouver du courage politique en démissionnant au plus tard le 04 décembre 2017 à l’occasion de son message traditionnel à la Nation. Cette démission concerne aussi  les députés nationaux, les sénateurs et les députés provinciaux ainsi que le gouvernement central et les gouvernements provinciaux.

L’exigence du FCR est dictée par le fait que toutes ces institutions sont largement hors mandat et que leurs animateurs ne manifestent aucunement la volonté d’organiser et d’aller aux élections pour une alternance démocratique voulue par la constitution. En cas de résistance à la démission, le FCR appelle le peuple congolais à se mobiliser pour faire échec aux pouvoirs de ces institutions, qu’il qualifie d’illégitimes. Ceci conduira dans tous les cas échéants, à la proclamation d’un régime d’exception qui aura la mission exceptionnelle de restaurer le régime constitutionnel ainsi bafoué par ces institutions illégitimes;

Dans l’entendement du FCR, ce régime d’exception visant à réhabiliter l’ordre républicain institué dans la Constitution du 18 février 2006, doit s’instaurer après une courte période intérimaire de cent quatre-vingt jours sans Joseph Kabila, sans les députés et sénateurs illégitimes, sans le CNSA, la CENI et le gouvernement dans leurs configurations actuelles. Ce régime d’exception aura, d’après le FCR, un Président de la République intérimaire, donc une personnalité apolitique et crédible, prenant l’engagement de ne pas se présenter aux élections, de ne rien entreprendre dans le sens d’influencer le processus électoral et rassurant de tout mettre en œuvre pour la préservation de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo.

Outre ce président intérimaire, il faudra installer un Haut-Conseil de la République, parlement intérimaire monocaméral, composé de cinquante-deux membres dont vingt-six représentants des provinces, désignés par les forces-vives de chaque province et par les organisations socioprofessionnelles traditionnelles; former un gouvernement central intérimaire de vingt-six membres désignés par les organisations socioprofessionnelles traditionnelles, ayant comme mission primordiale d’assumer la décrispation politique, la paix et la sécurité des populations ainsi que le financement du processus électoral et l’amélioration des conditions de vie et de travail des salariés, agents et fonctionnaires de l’Etat.

Le schéma du FCR prévoit des gouvernements provinciaux intérimaires de six membres au maximum ; un comité international d’accompagnement de la période provisoire à instituer par le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour veiller à l’application effective des mesures de décrispation politique et pour appuyer l’accompagnement logistique et financier du processus électoral ; et un Bureau de la CENI dont les membres seront désignés par les Confessions religieuses.

Ainsi, le FCR estime que tous les animateurs de ces institutions provisoires devront s’engager à travailler avec abnégation et à ne pas se présenter aux prochaines élections. Et les parties prenantes à la dynamique de la « Transition sans Joseph Kabila » fixeront, par consensus, les mécanismes de la mise en place de ces institutions intérimaires.

Mais à la Majorité présidentielle, on pense qu’une transition sans Kabila constitue une véritable absurdité dans le chef des personnalités proches de cette idéologie. Dans sa déclaration aussi mardi 17 octobre, Joseph Kokonyangi, secrétaire général adjoint de la MP, a jugé cette proposition d’irréaliste et de catastrophique.

Face à la situation actuelle que traverse le pays, plusieurs analystes se demandent comment Chérubin Okende, ancien communicateur de la MP,  et son FCR comptent-ils mettre en œuvre cette transition sans Kabila et faire partir son ancienne autorité morale : est-ce avec la bible ou avec le bâton ?

Agnelo Agnade

  • Bendélé Ekweya té

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