Présentant officiellement l’instruction académique portant directive relative à l’année académique 2017-2018, le ministre de l’enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikayi a annoncé, dans le cadre des innovations pour l’année académique qui s’ouvre, la création de la bourse de solidarité et de l’excellence pour les filières scientifiques. Pour le patron de l’enseignement supérieur et universitaire congolais, cette bourse permettra aux étudiants de situation modeste et surtout aux filles d’embrasser les filières scientifiques.
Devant la presse, Steve Mbikayi a souligné l’imminente organisation d’un test sur le plan national pour le recrutement de ces oiseaux rares issus de l’enseignement secondaire qui bénéficieront de cette bourse. Ces étudiants seront ainsi pris en charge tout au long de deux cycles universitaires et ne verseront aucun frais académique, et cela pendant 5 ans. Et le ministre de poursuivre, à l’issue de leurs études, mon ministère tenant compte de son budget éventuellement, devra faire faire un nouveau concours et puis les envoyer dans des pays les plus industrialisés pour nous importer le savoir-faire scientifique et technologique.
Mais le principe de continuité de l’Etat faisant défaut en RDC, il est du coup difficile de croire à ces bonnes intentions de l’ancien syndicaliste de l’Onatra. Certains observateurs qui se sont confiés à www.scooprdc.net, se sont posés moult questions quant à la fiabilité et la durée de vie d’une telle bourse que rêve initier le ministre Steve Mbikayi. Notamment, quel sera le mécanisme qu’il mettra en place pour un décaissement continuel de fonds dans le modeste budget de l’Enseignement supérieur et universitaire au profit de ces étudiants boursiers après son départ ? Comment sera assuré la pérennisation d’une telle démarche quand on sait qu’en RDC, les projets et autres accords meilleurs soient-ils ne tiennent que le temps d’existence au poste de leurs géniteurs, le principe de continuité du pouvoir étant une chimère dans le chef de nos gouvernants ?
Dans le meilleur des hypothèses, s’il arrivait que les premières années, avec la présence de Steve Mbikayi à la tête de l’Enseignement supérieur et universitaire, les boursiers bénéficient de tous les avantages possibles, quel sera leur sort une fois l’actuel locataire de l’ESU céderait la place à un autre respectant le principe élogieux des politiques congolais « il faut passer le relais aux autres pour qu’ils mangent » ? L’expérience récente de l’histoire de bourse en RDC n’augure rien de bon quant à la survie de la nouvelle démarche de Steve Mbikayi. Comme qui dirait, il n’est pas interdit de rêver, mais faudra-t-il avoir sommeil et dormir pour rêver.
JYMAM