Six jours après le crash d’un Antonov à Kinshasa : témoignage d’un survivant

« Brusquement ! Un bruit assourdissant a envahi tout l’appareil, alors que nous venions de décoller difficilement  il y a quelques minutes. Ce bruit allait  grandissant, et mon cœur ainsi que ceux de tous les autres amis qui étaient avec moi dans l’appareil, battaient très fort ». C’est en ces termes qu’un jeune homme d’une vingtaine d’année, l’un de quelques survivants de l’Antonov-12 qui a crashé samedi 30 septembre dernier dans les marécages de la cité de la N’sele dans la partie Est de la ville de Kinshasa au bord du fleuve Congo, s’est confié  à www.scooprdc.net

En effet, cet Antonov-12 quittait Kinshasa à destination de Bukavu et transportait, outre les matériels militaires, notamment les armes, minutions et autres bombes,  deux véhicules et près de trente personnes. Il s’agissait des militaires chargés non seulement de l’embarquement mais également du débarquement de ces matériels à l’arrivée. Et devraient au finish rejoindre les autres troupes engagées dans des opérations militaires contre les miliciens mai-mai du chef Yakutumba, à Uvira dans le Sud-Kivu.

Quelques minutes ont suffi pour que l’aéronef qui avait déjà des difficultés de décollage puisse perdre d’altitude et piquer vers le sol. « Nous avons entamé une descente vertigineuse vers le sol, certains d’entre nous criaient, chacun invoquait son Dieu dans sa langue »,  raconte ce jeune militaire survivant. Le pilote dans son cockpit ne communiquait pas avec les passagers. Le Russe n’a pas pu créer le miracle pour  maitriser son engin… La descente de l’appareil vers le sol n’a pas pris beaucoup de temps. « Soudain nous avons été secoués fortement ». D’un air un peu perturbé, les yeux grandement ouverts, le jeune homme semblait voyager dans l’espace, seule sa bouche continuait son récit. « Décidément, l’appareil atteignit le sol,  et nous avions compris que notre pèlerinage sur terre prenait fin à l’instant même. Dieu merci c’était plutôt le toit d’une maison abandonnée vers le fonds du parc animalier de la N’sele que l’avion a heurté en premier avant de piquer sur les eaux boueuses ». C’est en ce moment, poursuit le miraculeux, que l’appareil s’est cassé en deux, le vomissant.  « J’étais dans l’équipe de ceux qui occupaient la partie arrière de l’appareil ».

En effet, une fumée épaisse avait envahi tout l’appareil et il était difficile pour lui de s’effrayer un chemin. Revenant à lui, le jeune homme a d’abord résolu de courir dans le sens contraire de l’incendie pour sauver sa peau. « Je courais de toutes mes forces, sans vraiment savoir où j’allais. Mais avant, j’avais pris soin de me débarrasser de ma tenue. Je me suis faufilé dans les hautes herbes tout nu  juste avec mon dessous ».  Le salut lui est parvenu du ciel : un quidam qui se trouvait dans son champs lui a prêté des habits, ce que lui a permis de quitter N’sele et gagner le centre-ville sans aussi savoir où il allait. « Mon Dieu est grand, il est vivant et il m’aime. Rescaper d’un accident d’avion sans fracture,  blessure ni égratignure, relève de son miracle. Que dire d’une vingtaine de mes compagnons qui ont péri ! »

JYMAM

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une