Destitué, jeudi 05 octobre, par 39 députés provinciaux sur les 48 que compte l’Assemblée provinciale de Kinshasa, le président Roger Nsingi rejette cette décision. Se considérant toujours comme président de cet organe délibérant, argumente que la décision prise viole le règlement intérieur. « La plénière d’hier s’est déroulée dans l’informelle. Et moi je resterai toujours dans le texte. Si vous lisez notre règlement intérieur, vous allez voir que c’est le président de l’Assemblée qui convoque la plénière. Le vice-président peut convoquer une plénière si le président est empêché. Mais comme vous le savez, je n’étais pas empêché, j’étais sur place. Donc, il n’a pas qualité de convoquer une plénière », déclare Roger Nsingi.
En effet, c’est le vice-président Francis Mbengama qui a convoqué la plénière pour statuer de la déchéance de son titulaire accusé par les députés provinciaux de mauvaise gestion, de détournements des fonds destinés à la paie des agents et des véhicules, mais aussi d’incompétence. Se justifiant sur ces griefs, Roger Nsingi se défend en disant par exemple que le paiement des salaires des agents n’est pas son attribution, c’est plutôt de la compétence du gouvernement central. Et que l’impaiement de ces agents pendant plus de six mois, n’est pas une situation particulière à la seule Assemblée provinciale de Kinshasa, mais elle est générale et frappe toutes les assemblées provinciales du pays. Roger Nsingi s’étonne que son incompétence soit dénichée dix ans après qu’il est à la tête du parlement de Kinshasa ! Il accuse le député national Fidèle Babala du MLC de s’être coalisé avec le gouverneur de la ville de Kinshasa André Kimbuta pour le couler en instrumentalisant les députés provinciaux avec à leur tête, le vice-président Francis Mbengama. Comme en 2010 où ce dernier lui avait joué le même coup, Roger Nsingi a saisi ce vendredi la justice pour qu’elle statue sur cette déchéance.
Ginno Lungabu