Une scène désolante s’est déroulée samedi dernier à l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Elle est l’œuvre du député Henri Itoka qui s’est tristement exhibé en vedette devant les invités de marque venus assister à la cérémonie de l’ouverture de la session ordinaire de septembre. En effet, ce député voulait de force prendre la parole pour lire sa motion de défiance contre le président Roger Nsingi. Motion qui aurait requis 35 signatures sur un total de 48 députés de cette assemblée. Mais de l’avis de plusieurs observateurs qui ont assisté à cette scène, le comportement d’Henri Itoka est indigne d’un juriste, premier parmi les intellectuels à interpréter correctement les textes juridiques. Conclusion : ne peut se comporter comme il l’a fait, qu’un juriste qui a mal assimilé la doctrine.
Non sans raison, pourquoi cette précipitation à faire valoir une motion de défiance dans une cérémonie solennelle d’ouverture d’une session alors que le règlement intérieur de l’Assemblée ne prévoit à l’occasion d’un discours du président ? Pourquoi ne pas attendre que la conférence des présidents se tienne et détermine l’ordre de la session pour faire inscrire cette motion ? Des erreurs pareilles, lorsqu’elles émanent d’un juriste, sont insupportables et reflètent l’immoralité de celui qui les incarne.
Le combat des éléphants
La situation qui prévoit depuis un certain temps à l’Assemblée provinciale de Kinshasa est la conséquence d’une guerre de leadership entre le gouverneur de province André Kimbuta et le président de cet organe délibérant Roger Nsingi. L’ancien député MLC Henri Itoka qui a trahi Jean-Pierre Bemba et son parti, n’est qu’un pion manipulé par André Kimbuta pour renverser NSingi. En 2011, cet ancien MLC s’est passé même comme directeur de campagne de « Haut Sommet » aux élections législatives…C’est lui qui est devenu actuellement questeur de l’Assemblée provinciale par la magie du gouverneur André Kimbuta, sur base d’aucun texte juridique. Il fait ainsi circuler l’argent pour avoir la tête de Roger Nsingi. Dans ce combat, le vice-président de l’assemblée Francis Mbengama s’est investi et s’aligne du côté du gouverneur de la ville.
Les députés provinciaux à défenestrer
Au moins cinq députés doivent quitter l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Parmi eux figurent Francis Mbengama, Isamene, Mutombo, Tshiangu, Eliele… Leurs partis politiques ont écrit au bureau pour réclamer leurs départs. Ils sont frappés par l’article 110 de la constitution pour avoir délibérément quitter leurs formations politiques. Par exemple, Francis Mbengama qui était de l’ADELI, vient de former son propre parti politique tandis que Mme Isamene a quitté le MLC de Jean-Pierre Bemba pour adhérer au parti de Thomas Luhaka. Ils doivent ainsi rendre les tabliers. C’est la loi, elle doit être respectée surtout qu’il y a déjà un cas de jurisprudence avec le député Yambayamba.
Georges Ilunga