Il s’y attendait et pas de surprise du tout pour quiconque a suivi l’actualité du Kasaï central. Le président de l’Assemblée provinciale a annoncé ce lundi le dépôt samedi dernier d’une motion de censure déposée à son bureau contre le gouvernement d’Alex Kande Mupompa. Selon Augustin Kamuitu, seize députés sur les vingt-deux qui siègent, ont signé cette motion qui sera examinée le mercredi 04 octobre à la plénière.
Cette motion bien marchandée est une opportunité pour la Majorité présidentielle qui a tenté de faire tomber Alex Kande à travers une élection décriée que devait organiser la CENI. La démarche étant inconstitutionnelle et entachée d’irrégularités, la Centrale électorale a trouvé des astuces pour annuler cette élection en évoquant comme raison, l’absence de candidature. Un mensonge difficile à passer, mais excusable dans l’univers politique congolais…
Mais c’était une courte victoire et de joie éphémère dans le camp d’Alex Kande. Ce dernier s’est vu zappé et interdit de se rendre à Kananga en vue de participer au Forum sur la Paix, la Réconciliation et le Développement de l’espace Grand Kasaï. Pourtant ce retour lui était garanti à la Présidence de la République…
Le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Emmanuel Shadary aurait exercé une pression sur lui pour obtenir sa démission. Un forcing qui n’a pas marché. Voilà qu’il s’appuie sur les députés provinciaux affamés depuis plus de six mois pour atteindre son objectif de « shadarisation » des provinces. Le jeu se jouerait en faveur du vice-gouverneur Justin Milongo que l’on voudrait titulariser.
Mais ce dernier qui a géré la province depuis février dernier, s’est montré incapable de payer les députés pendant les huit mois de blocage d’Alex Kande à Kinshasa. Leçon simple à tirer par les députés provinciaux : Justin Milongo est un mauvais cheval qui ne peut concourir à la prochaine élection bien qu’il soit le candidat favori du PPRD et de la MP.
A Alex Kande de préparer déjà son retour au Palais du peuple pour siéger en tant que député national. Rien ne sert pour lui de s’accrocher à un poste porteur inutilement d’ennuis.
Agnelo Agnade