Le Mouvement des Réformateurs Libéraux, (MRL) avec une vision avant-gardiste, a adressé une correspondance au président de l’Assemblée Nationale, Aubin Minaku lui mettant une puce à l’oreille sur ce qui planerait à l’horizon et que le MRL qualifie déjà de risque de court-circuit dans l’exercice des fonctions publiques. En effet, d’après cette formation politique membre de la Majorité présidentielle et chère au député national Patrick Thierry André Kakwata, le Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA) a pris l’initiative ces derniers jours de convoquer et cela tambour battant, selon les propres termes du parti, certains ministres du gouvernement congolais pour les interroger sur certaines questions sensibles.
Pour le Mouvement des Réformateurs Libéraux, le CNSA court là le risque de se substituer au parlement de la République. Se confiant à scooprdc.net, le MRL dénonce l’audition du ministre de communication et médias Lambert Mende par le CNSA quant à la question concernant les médias qui sont encore fermés. Le président de ce parti politique, mettant sur table toutes les prérogatives dévolues au CNSA et qui sont intimement liées au processus électoral, n’arrive pas à s’expliquer, par quel mécanisme le CNSA s’est arrogé le privilège d’amorcer une telle démarche, celle de convoquer des ministres, alors que cela revient de droit aux parlementaires. Et tout cela avant même que la loi portant institution, organisation et fonctionnement du CNSA ne soit examinée, votée au parlement et promulguée par le chef de l’Etat.
La charrue une fois de plus mise devant le bœuf
Dans une entrevue avec scooprdc.net, le président Kakwata a tenu à prévenir le speaker de l’Assemble nationale afin que soit évité à la République, une fois de plus, l’opprobre d’une République Bananière, où les volontés des uns et des autres priment sur les lois du Pays. Il ne faut pas mettre la charrue devant le bœuf prévient-il. Cela d’autant plus que, a-t-il poursuivi, pour l’instant en attendant la loi, les prérogatives du CNSA sont claires, à savoir, le suivi du processus électorale. Quand bien même le CNSA s’en défend et souligne que sa démarche s’inscrit dans le cadre de sa mission, celle de suivi de la mise en application de l’Accord du 31 décembre 2016, surtout en ce qui concerne les mesures de décrispation politique, Patrick Thierry André pense que le CNSA ne perdra rien d’attendre qu’une loi qui limiterait ses compétences et les déterminerait face aux compétences dévolues aux parlementaires quant à certaines questions, soit mise en place. Sinon, actuellement, comment le CNSA expliquerait-il sa démarche auprès de tous ces ministères, si en parallèle les mêmes initiatives sont prises, dans une procédure du contrôle parlementaire, par un député national. Le cas échéant est très éloquent, notamment, non seulement la question de fermeture de certains médias, mais aussi celle des personnalités politiques emblématiques. Ainsi par exemple, le ministre de communication et médias aura alors à s’expliquer doublement sur une même question, d’abord devant le CNSA et ensuite devant l’Assemblée Nationale. Surtout quand on sait que toutes les démarches parlementaires en matière de contrôle débouchent sur des sanctions contre le ministre, quelle serait alors l’issue d’une telle démarche par le CNSA ? Quelle sera la force coercitive de son action ? Tout ceci n’est pas loin d’une confusion, mieux d’une cacophonie.
JYMAM