Invalidation des passeports semi-biométriques : drôle de folie d’Agée Matembo !

Pendant que son communiqué du 15 septembre annonçant l’invalidation de tous les passeports semi-biométrique en circulation à partir du 16 octobre prochain a soulevé une vague de protestations, le vice-ministre des affaires étrangères a, hier lundi 18 septembre, envoyé aux ambassades et consulats généraux en RDC, un message confirmant que tous les passeports semi-biométriques établis avant le 10 novembre 2015 cesseront d’avoir cours légal à partir du 16 octobre.  Par cette attitude, Agée Matembo Toto nargue sans doute le peuple congolais. Dans le monde de l’humour, on penserait qu’il joue au « toto » si on se referait à son post-nom.

Faire fi au tollé soulevé par son communiqué s’inscrirait dans la logique de « je m’en fous. Aboyez comme vous voulez, la caravane passe ». Mais ce qui est dommage, le pauvre Agée Matembo joue la carte qui n’est pas sienne. Les vraies motivations d’invalidation des passeports semi-biométriques sont ailleurs. Le vice-ministre des affaires étrangères le sait bien car à ses proches, il a avoué que l’ordre est venu de la Présidence de la République. Le Vice-premier ministre She Okitundu en fin politique a évité d’endosser le communiqué laissant Agée Matembo se suicider à la « Mandrandele ».

Les non-dits de l’invalidation des passeports semi-biométriques

D’après les fouilles de scooprdc.net, deux hypothèses sont plausibles dans cette affaire. Primo, c’est la détermination du pouvoir de restreindre la liberté de certains opposants bien ciblés, notamment Moïse Katumbi et sa bande à qui on refuserait le moment venu la délivrance des passeports biométriques. De cette façon ils seront étouffés. Mais c’est sans calculer combien cette décision taillée sur mesure  est préjudiciable à des millions de Congolais. A la question de savoir, par exemple, que feront ceux qui ont des visas sur leurs passeports courant jusque 2018, 2019 ou 2020, embarrassé dans l’émission « parole aux auditeurs » de Radio Okapi où il intervenait lundi dernier, Agée Matembo répond : « Nous traiterons le cas par cas ». Alors que Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement recommandait lui d’arracher la page comportant le visa pour en faire une photocopie. Drôles de dispositions…

La deuxième hypothèse est celle d’avidité de certaines personnes proches du pouvoir qui voudraient continuer à brasser facilement l’argent en millions de dollars sur le dos du peuple Congolais. L’enquête de l’Agence de presse anglaise Reuters qui n’a d’ailleurs jamais été démentie, révèle que sur la clé de répartition de 185$ du passeport, avant que le VPM She Okitundu ne vienne ajouter ses 10$, le Trésor public ne perçoit que 65$ sur ce montant. Il y a 60$ qui reviennent sur chaque passeport à Mme Makie Makolo Wangoi, que Reuters présente comme nièce supposée du président Kabila, propriétaire de la société LRPS. 48$ sont touchés par la firme belge Semlex qui imprime les passeports, tandis que 12$ entrent dans le compte de Touche Mantenca Contacto Trading, gestionnaire du projet.

Entre novembre 2012 et fin novembre 2015, c’est au moins 10 millions de Congolais qui se sont procuré les passeports semi-biométriques. Invalider ces derniers voudrait tout simplement dire qu’au moins 10 millions de Congolais sont obligés et forcement contraints de débourser chacun 195$ pour se procurer un biométrique. Simple calcul fait, Mme Makie Makolo Wangoi empochera facilement au moins 600 millions de dollars dans cette opération. Ça s’appelle arnaque et enrichissement illicite. Ce qui est inacceptable.

Owandi

  • Bendélé Ekweya té

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