Chaque jour qui passe nous rapproche fatidiquement de la date « butoir » du 31 décembre 2017, si l’on s’en tient à l’Accord de la Saint Sylvestre afin que soient organisées les élections générales qui mettront fin à la situation d’illégitime dont sont plongées toutes les institutions du pays. De ce fait, plusieurs voix s’élèvent pour tirer la sonnette d’alarme du fait du déroulement de ce processus qui, estiment plusieurs analystes, semble trainer les pas. C’est le cas du professeur Alphone Ntumba Luaba, candidat déclaré à la présidence de la République. En effet, dans une sortie médiatique vendredi 15 septembre à Kinshasa, le président du mouvement citoyen « Débout Congolais bâtissons » formule plusieurs recommandations à l’endroit de la classe politique face à ce qu’il qualifie de crise politique qui pointe à l’horizon.
Cet ancien secrétaire exécutif de la CIRGL, énumère plusieurs faits qui, d’après lui n’augurent pas des lendemains meilleurs quant à l’aboutissement heureux du processus électoral tel que conduit actuellement par la CENI. De prime abord, il constate que la CENI pratique, nous le citons, une navigation à vue sans une programmation réelle et une évaluation rigoureuse de ses activités. Il en prend pour preuve la non publication jusqu’à ce jour du calendrier électoral. Pourtant, poursuit Ntumba Luaba, la CENI avait fait une promesse ferme à son mouvement citoyen lors du dépôt de son mémorandum le 18 août dernier. Enfin, pour le candidat déclaré à la présidentielle en RDC, les préoccupations techniques qu’évoque à chaque fois la CENI, cèdent plutôt petit à petit place aux préoccupations liées au régime en place, ce qui par malheur corrobore les soupçons qui pèsent sur elle quant à son inféodation au pouvoir en place.
Face alors à toute ces tergiversations, Alphonse Ntumba Luaba et son mouvement citoyen, « Débout Congolais bâtissons » proposent, dans la pire des hypothèses où les élections ne sont pas organisées au 31 décembre 2017, la tenue sous les auspices des Nations Unies avec le concours de l’Union Africaine, des Etats généraux de la nation aux fins de désigner des animateurs neutres des institutions de la République avec un mandat fort limité dans le temps, sans en donner plus des précisions. Ces animateurs neutres auront, d’après toujours la déclaration de Ntumba Luaba, la charge d’organiser les élections sans y concourir.
Qui gagnerait dans tout ça ?
Cette proposition émanant d’un ancien diplomate, aux yeux de plusieurs analystes qui se sont confiés à www.scooprdc.net, semble être une mise sous tutelle de la RDC qui ne dit pas son nom. De cela découle alors une ribambelle des questionnements au nombre desquels, comment envisage-t-il l’avenir de l’actuel chef de l’Etat. Dans l’hypothèse où il quitterait le pouvoir au profit des animateurs neutres qui géreraient la période transitoire, n’aurait-il pas aussi la même chance que tous les autres politiques pour se présenter comme candidat président de la République ? D’autant plus qu’il aura quitté le pouvoir par la magie des Etats généraux.
Il est certes vrai que le souci, même du plus petit Congolais, est de voir la RDC demeurer un pays démocratique qui respecte les valeurs universelles quant à ce. Cela sous-entend, le fonctionnement de toutes les institutions du pays au regard des prescrits de la constitution. Ouvrir des brèches pour tenter de contourner la loi fondamentale ne ferait que l’affaire du pouvoir en place. Des concertations nationales, en passant par le dialogue de la cité de l’Union Africaine, jusqu’à celui de la CENCO, le régime en place bénéficie du temps, de beaucoup de temps qui pour toute personne avisée, marquent déjà le glissement tant cajolé par les faucons qui n’ont juré de rien laisser aux hasards quand une seconde de plus peut donner l’occasion à l’autorité morale de continuer à présider aux destinées de la RDC, et par ricochet, tous ceux de sa cour qui ne voient que le flou dans leurs futures sans Joseph Kabila.
JYMAM.