C’est un secret de polichinelle, chaque jour qui passe lève le pan du voile et offre aux plus petits des congolais le vrai souci de ceux qui détiennent la manette du pouvoir, à savoir l’appel au referendum. Les derniers kinois qui n’en étaient pas encore informés, peuvent se la gaver aisément avec de multiples banderoles qui pullulent les coins et recoins de la capitale, œuvre de COJECOP, encore une pseudo structure de ces affamés aux ventres creux qui espèrent goinfrer un jour aux mamelles de la République. Plusieurs endroits phares de la capitale, notamment, au croisement du Boulevard Triomphal et l’avenue Libération, ex-24 novembre, au croisement des avenues de la Gombe et Haut commandement, au niveau de Socimat ou encore sur le boulevard Lumumba dans la Tshangu regroupant les quartiers les plus peuplés de la ville province de Kinshasa, sont arborés des banderoles appelant au referendum en République Démocratique du Congo.
Referendum en RDC, Est-ce la solution à la crise congolaise ?
A cette question, les avis sont partagés du fait que l’on soit de la Majorité au pouvoir ou de l’Opposition. En effet, le referendum est garanti dans la loi fondamentale en son article 5. L’on se rappellera à ce sujet que le secrétaire général adjoint de la Majorité présidentielle, alors en mission de service dans le Haut-Katanga en juin et juillet dernier, avait jeté le pavé dans la marre en déclarant ouvertement au cours d’une conférence de presse que devant l’impasse politique actuel, les politiciens entre eux n’arrivant pas à s’attendre pour conduire à bon port le processus électoral, il était souhaitable que le peuple les départage par voie référendaire. Quoi de plus normal que de remettre au souverain primaire son pouvoir devant les appétits gloutons des uns et des autres. Quand bien même il a été très difficile à Joseph Kokonyangi de donner un contenu clair à sa démarche d’obtenir le referendum, l’essentiel a été fait. Il fallait à tout prix que soit distillée dans l’opinion publique, l’idée du referendum comme remède aux querelles interminables des politiciens.
A l’Opposition où l’on soutient toujours que la crise congolaise est artificiellement entretenue dans le but de maintenir une seule personne au pouvoir, Christophe Lutundula par exemple se demande qu’est-ce qui ferait l’objet de ce referendum ? En 2005, quand pour la première fois le peuple était consulté pour se prononcer, il était question d’adopter par un Oui ou un Non une nouvelle constitution qui nous ferait entrer dans la troisième république. Et c’est cette même constitution qui régit encore le pays aujourd’hui. Si donc, en ce jour, le referendum se trouve être la voie par excellence pour trouver la solution aux problèmes congolais, encore faudrait-il que ceux qui militent pour sa tenue, en donne le contenu clair, quelle sera la question qui sera posée au peuple congolais ? Si dans l’imaginaire des uns et des autres, la messe était déjà dite, lorsqu’ils déclaraient ex cathedra qu’il fallait tout simplement changer la constitution, narguant que l’actuelle était œuvre des belligérants ; ces derniers, aux dires de certains analystes, ignoraient que cette œuvre des belligérants octroyait tout de même des véritables garanties de démocratie en proscrivant à la révision de certains articles socles de la démocratie. C’est à dire qu’en ce jour ces clauses sont devenues gênantes pour certains ! Et aux analystes de conclure qu’il faille aller chercher la solution aux problèmes congolais ailleurs et non par voie référendaire en cherchant à changer la constitution. Car, d’après eux, cette constitution au moins place la RDC dans le même diapason que les pays de grande démocratie, en limitant les mandants présidentiels.
JYMAM