Insalubrité dans la ville de Kinshasa : vive les dépotoirs d’André Kimbuta !

Tout Kinois avait applaudi lorsque les services du gouverneur de la ville André Kimbuta, avaient évacué les immondices dans toutes les décharges publiques installées dans certaines communes de la ville par l’Union Européenne. Mais hélas, ce n’était qu’une action ponctuelle produisant une courte joie ! Ces décharges sont actuellement pleines et débordantes. Le décor est dégoutant pour une capitale, ville-vitrine du pays. Jadis Kin la Belle, aujourd’hui la ville d’André Kimbuta est devenue Kin la Poubelle. Curieusement, les cris de détresse que lui lancent ses administrés potentiellement exposées à diverses maladies, butent à des oreilles sourdes. Bien qu’affichant le visage d’un parent pauvre, le gouverneur André Kimbuta reçoit du gouvernement central des fonds pour la salubrité de la ville.

Tenez, les documents que détient scooprdc.net émanant de la Direction du Trésor et d’Ordonnancement (DTO), démontrent que pour la seule période de janvier à mars 2017 par exemple, la ville de Kinshasa a reçu au moins 4 millions 670 mille dollars américains et 340 millions de Francs congolais. Ces documents ventilent ces décaissements comme suit :

  • le 14 janvier 2017, numéro d’ordre de paiement : 733134, objet dépense : paiement au titre de fonds d’intervention spéciale relatif à l’assainissement de la ville de Kinshasa pour la période de 12/01 au, montant : 170.000.000,00FC, numéro dossier : 801414.
  • le 27 janvier 2017, numéro d’ordre de paiement : 733392, objet dépense : paiement au titre de fonds d’intervention spéciale relatif à l’assainissement de la ville de Kinshasa pour la période de 12/01 au, montant : 170.000.000,00FC, numéro dossier 801414.
  • le 20 février 2017, numéro d’ordre de paiement : 741114, objet dépense : regul./paiement en faveur de BCECO au titre de financement d’assainissement de la ville de Kinshasa/mois d’octobre 2016 svt lettre, montant : 1.117.579 usd, numéro dossier : 802254.
  • le 20 février 2017, numéro d’ordre de paiement : 741115, objet dépense : regul./paiement en faveur de BCECO au titre de financement d’assainissement de la ville de Kinshasa/mois de septembre 2016 svt lettre, montant : 1.117.579 usd, numéro dossier : 802257.
  • le 20 février, numéro d’ordre de paiement : 741160, objet dépense : regul./paiement en faveur de BCECO au titre de financement d’assainissement de la ville de Kinshasa/mois d’octobre 2016 svt lettre, montant : 1.117.579 usd, numéro dossier : 802652.
  • le 20 février 2017, numéro d’ordre de paiement : 741317, objet dépense : regul./made en faveur du gouverneur André Kimbuta Yango pour des besoins urgents des services, svt pv n°250/2016, pt 23 du 17/12/2016, montant : 200.000usd, numéro dossier 802661.
  • le 20 février 2017, numéro d’ordre de paiement 741378, regul./paiement en faveur de BCECO au titre de financement d’assainissement de la ville de Kinshasa/mois de juillet 2016 svt lettre, montant : 1.117.579 usd, numéro dossier : 802516.

Combien peuvent couter hebdomadairement deux évacuations de 72 décharges publiques installées dans les communes de Bandalungwa, Kintambo, Kinshasa, Lingwala, Barumbu, Kalamu et Gombe ? Outre les interventions du gouvernement central, où va l’argent perçu pour le versement des immondices dans ces décharges publiques ? D’après une note circulaire du gouverneur André Kimbuta datée du 22 décembre 2015 et applicable depuis le début de la semaine du 4 janvier 2016, la Régie d’Assainissement et des Travaux Publics (RATP) est chargée de percevoir pour chaque dépôt d’immondices 0,1usd pour les ménages, 1,08usd pour les pousse-pousseurs et 5,34usd pour les motos porte-bagage.

Péché de l’Union Européenne : être auteur des méandres des Kinois

L’adage selon lequel on ne lave pas la tête d’un singe avec du savon, correspond à la situation que vivent les Kinois. En pensant bien faire, l’Union européenne a mis quelques communes de la ville de Kinshasa choisies comme « pilote » dans l’évacuation des déchets ménagers, dans les purs méandres. Non sans raison, avant le fameux projet PAUK, Kintambo, Bandalungwa, Barumbu…n’étaient pas aussi sales comme on le constate actuellement. Les dépotoirs installés dans le cadre de ce fameux projet, sont devenus ingérables depuis le désengagement de l’Union Européenne et sources de plusieurs dégâts sanitaires. Si certains Kinois condamnent André Kimbuta et l’accusent d’incapable de gérer cette situation, d’autres cependant reprochent vivement aux initiateurs du projet PAUK, ne n’avoir pas bien projeté l’après-projet. Ils ont certes tiré les dividendes comme ils en ont l’habitude dans ce genre de projet et ont laissé les Kinois dans la bouillabaisse…

Jamais le coin d’Ango Ango ou le devant les installations de la Snel à Bandalungwa ne sentaient mauvais comme on le remarque ces jours. Auparavant, les habitants de Kintambo, le long de l’avenue Kasa-vubu, entre l’entrée Macampagne et l’avenue Bangala, humaient l’air pur sans inquiétude. Ce qui n’est pas le cas actuellement, les deux décharges publiques polluant à outrance l’atmosphère. Même situation pour les habitants de Barumbu, au croisement des avenues Kabinda et Flambeau ou ceux de la Gombe dans le parage de l’ancienne Assemblée provinciale, derrière Royal. Tout ça à cause de l’Union Européenne avec sa mauvaise politique de conception des projets sans associer les bénéficiaires. Les concepteurs du projet PAUK ont bien tiré les dividendes financiers, mais les conséquences de celui-ci sont néfastes pour les pauvres Kinois.

Ginno Lungabu

  • Bendélé Ekweya té

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