Un communiqué, à l’issue de la 721ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine tenue le 23 aout dernier à Addis-Abeba, annonce la tenue le 19 octobre prochain d’un sommet régional des garants de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la Coopération pour la RDC et la région. Il s’agit d’évaluer cet accord signé à Addis-Abeba, le 24 février 2013, et impliquant onze pays.
Ce document en onze points est constitué des engagements pris par la RDC, les pays de la région et la communauté internationale. Quant à la RDC, elle en a six qui ont ouvert un vaste chantier à travers le Mécanisme national de Suivi (MNS) jadis coordonné par François Muamba Tshishimbi et actuellement par le général Denis Kalume. Il s’agit notamment de continuer et d’approfondir la réforme du secteur de la sécurité, en particulier en ce qui concerne l’armée et la police ; de consolider l’autorité de l’Etat, en particulier à l’Est de la RDC, y compris en empêchant les groupes armés de déstabiliser les pays voisins ; d’effectuer des progrès en ce qui concerne la décentralisation ; de promouvoir le développement économique, y compris au sujet de l’expansion des infrastructures et de la fourniture de services sociaux de base ; de promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat, y compris la réforme des finances ; et de promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance et de démocratisation.
Si dans quatre ans et demi, la RDC s’efforce à honorer ses engagements, il n’est pas le cas avec certains pays de la région, notamment le Rwanda et l’Ouganda. En effet, aux pays de la région, il est demandé de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins ; de ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés ; de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins ; de renforcer la coopération régionale, y compris à travers l’approfondissement de l’intégration économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles ; de respecter les préoccupations et intérêts légitimes des Etats voisins, en particulier au sujet des questions de sécurité ; de ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations unies ; et de faciliter l’administration de la justice, grâce à la coopération judiciaire dans la région.
Le Rwanda et l’Ouganda indexés hébergent et fournissent de la protection aux criminels : Sultani Makenga, Laurent Nkunda Batware et autres officiers du M23 mis en cause par les rapports des nations Unies. Ils entretiennent tacitement des groupes armés pour déstabiliser l’Est de la RDC en vue de profiter illégalement de ses ressources naturelles. Malheureusement, l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ne prévoit aucune sanction ni contrainte pour un pays qui transgresse ses dispositions. Et pour le sommet prévu au mois d’octobre à Kinshasa, l’Union Africaine lance déjà un appel à la communauté internationale afin qu’elle apporte son assistance à la relocalisation dans un pays tiers des éléments de l’ex-23 cantonnés en Ouganda et au Rwanda. Elle demande également au président de la Commission de prendre des mesures nécessaires afin de dépêcher dans les meilleurs délais, une mission d’évaluation pré-électorale et de la situation sécuritaire en RDC, avec la participation des représentants d’organisation sous régionales telles que la CIRGL, la SADC et la CEEAC. Pour ce faire, le Conseil de paix et de Sécurité souligne la nécessité d’un renforcement du rôle politique de l’Union Africaine dans la recherche d’une solution à la crise en RDC.
Agnalo Agnade