Un glissement des terres provoqué par une pluie torrentielle le 16 aout dernier, a fait au moins quarante morts et une centaine de disparus mais aussi occasionné plusieurs dégâts matériels au camp de pêche de Tara. C’est aux pieds des Monts bleus au bord du lac Albert, en territoire de Djugu, province de l’Ituri.
Alors que d’autres pays comme la Chine se sont empressés pour compatir à ce malheur survenu aux Congolais, la Présidence de la République et le Gouvernement congolais, l’ont fait six jours après, soit hier 22 aout. Comme qui dirait le président Joseph Kabila et son premier ministre Bruno Tshibala dormaient profondément pendant tout ce temps et ne se sont réveillés qu’hier. Une sorte d’indifférence qui étonne plus d’un Congolais qui se demande si la RDC a véritablement des dirigeants soucieux de son peuple. Pour une catastrophe pareille, d’ailleurs naturelle et loin de toute polémique politicienne, pourquoi attendre ainsi longtemps ne fût-ce que pour présenter des simples condoléances, acte ordinairement humain de compassion ? Ailleurs dans les pays occidentaux par exemple, la mort même d’une personne dans de pareilles circonstances, crée un émoi terrible et mobilise tous les dirigeants. Quel rôle toutes ces personnes qui se taguent chargées de communication ou conseillers auprès de ces autorités jouent-elles ? Ne savent-elles les réveiller si elles sont défaillantes ?
Des communiqués lapidaires…
Que ce soit le communiqué de la Présidence de la République signé par le directeur de cabinet Néhémie Mwilanya, que ce soit celui de la Primature signé par le directeur de cabinet Michel Somwe, rien de concret n’est pris comme plan d’assistance. « Prenant la mesure de la catastrophe, le Président de la République a instruit le Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour venir en aide à la population sinistrée », peut-on lire dans le communiqué de Néhémie Mwilanya. Pour sa part Michel Somwe écrit : « Son Excellence Monsieur le Premier Ministre rassure toute la population touchée par cette calamité naturelle que les instructions précises ont été données au Ministre de la Solidarité et Actions Humanitaires pour prendre de toute urgence, les dispositions utiles afin de venir en aide et consoler nos compatriotes ainsi sinistrés ».
Les Congolais qui analysent ces deux communiqués se demandent quelles dispositions urgentes peut-on prendre six jours après ce drame quand on sait que les victimes sont déjà enterrées, d’autres dans les décombres sont en état de putréfaction ? Franchement il n’y a rien d’urgence maintenant. Les sinistrés ont coulé les larmes pendant une semaine et ces larmes ont séché. Et à bien lire le communiqué du premier ministre, il a donné, dit-il, des instructions précises au ministre de la solidarité et actions humanitaires pour prendre des dispositions utiles. Ces dispositions utiles sont-elles déjà prises par ce ministre ? Et pour les appliquer quand lui qui est encore à Kinshasa ? Un gouvernement responsable aurait, si pas le même jour mais le jour suivant au plus tard, dépêché une forte délégation sur place à Tara. Ça serait ne fût-ce qu’un réconfort moral pour les sinistrés. Mais dommage…
Agnalo Agnade