Un article du journal français Le Figaro intitulé «Kigali, la capitale du Rwanda où l’on vit aussi bien qu’à New York», révolte l’ancien sénateur RCD Crispin Kabasele Tshimanga. On peut lire dans cet article que « la capitale du Rwanda apparaît depuis quelques années comme un modèle de développement pour toute l’Afrique. Au point que les ressources humaines des Nations Unies classent Kigali au même niveau que les grandes métropoles occidentales en termes de confort de vie… Petit Singapour, Suisse de l’Afrique, les surnoms ne manquent pas pour qualifier la réussite du Rwanda… la ville est en effet devenue la vitrine du dynamisme économique de ce petit pays de 12 millions d’habitants, qui se développe à grande vitesse depuis la fin du génocide… Entre 2000 et 2015, la croissance de l’économie rwandaise a ainsi atteint 7,9 % par an en moyenne, une des plus fortes d’Afrique… En arpentant les avenues de la ville, il est en effet difficile de croire que l’on se trouve sur le continent le plus pauvre de la planète : des parcs parfaitement entretenus, des maisons soignées et des immeubles de bureaux flambant neufs font rêver d’une «autre Afrique». La ville est ainsi devenue une des plus propres et sûres du continent. Il est en effet difficile de trouver l’ombre d’un déchet par terre, et les habitants s’y promènent sans problème de jour comme de nuit. À peine croyable quand on sait qu’il y a un peu plus de vingt ans, le pays était en proie à la pire guerre ethnique et civile de son histoire ».
Dans ses critiques sévères sur Whatsapp, Crispin Kabasele Tshimanga, ancien de l’UDPS, devenu cadre influent du RCD/Goma après la guerre d’agression, avant de créer son propre parti l’Union des Démocrates Socialistes (UDS), n’épargne personne. Celui qui était hier chef de file de la Dynamique des partis extraparlementaires (DPE) au sein de la Majorité présidentielle (MP), aujourd’hui leader du Groupe des Partis Indépendants (GPI), écrit : « au moment où les Congolais se chamaillent comme des gosses, un pays qui a pris conscience de ses limites, émerge. Ce pays c’est le Rwanda souvent minimisé par les Congolais. Les universitaires congolais sont inconscients et irresponsables. Les politiciens congolais, ce sont de petits enfants sans vision. Ils aiment les postes pour en jouir seulement. Ils recourent aux Occidentaux comme de petits enfants pour résoudre leurs problèmes. Le Président Paul Kagame qui développe le Rwanda, a quel diplôme universitaire? C’est un homme qui aime son pays et qui veut le développer. Il a une vision pour son pays. Est-ce le cas pour la RD Congo où il y a trop de jouisseurs et de faux intellectuels? »
A la question de scooprdc.net de savoir si sa colère extériorisée est aussi dirigée contre la Majorité présidentielle qui regorge tant de professeurs d’université, Crispin Kabasele n’y va pas quatre chemins : « au sein de la MP comme de l’Opposition plurielle, la plupart sont des jouisseurs, des clanistes, des tribalistes qui préfèrent la médiocrité et les flatteries. Pour les avoir côtoyés tous, je les connais. En parlant des congolais professeurs d’universités, vous vous trompez. Deux exemples, un ancien opposant de surcroît professeur à l’Unikin devenu ministre pendant le 1+4, s’était fait entourer de ses enfants et cousins sans expérience. Un autre professeur très célèbre ayant géré une grande commission avait aussi déçu ».
Compte-t-il lui-même parmi ces jouisseurs, ces clanistes, ces tribalistes et ces flatteurs ? Il nous dira certes, comme Antoine de Saint Exupéry dans Le Petit Prince qu’« il est difficile de se juger soi-même. S’il l’on arrive à ce juger soi-même, ce qu’on est un véritable sage ».
Georges Ilunga