Ça brille, mais c’est pas de l’or. c’est exactement l’image que reflète le gouvernement de Bruno Tshibala. Et scooprdc.net l’avait déjà révélé dans son article « Gouvernement Tshibala : monstre à deux têtes » du 27 juillet dernier. Le directeur du cabinet du chef de l’État est le maître d’actions du gouvernement, lui qui est personnel d’appoint ou privé de Joseph Kabila et non membre du gouvernement a malheureusement de l’ascendance. Le premier ministre Bruno Tshibala n’est qu’un figurant et ne tient pas véritablement les manettes de commande. Néhémie Mwilanya est devenu le nouveau Augustin Katumba Mwanke (AKM) auprès du président Joseph Kabila. C’est lui le véritable patron de la chaîne des dépenses. Situation qui asphyxie financièrement le fonctionnement du gouvernement.
Tenez, il a failli déclencher inutilement une grève tout récemment dans les régies financières en voulant geler le paiement des salaires des agents de celles-ci pour le mois de juillet, n’eut été l’intervention du chef de l’État lui-même alerté par le ministre des finances, Henri Yav. Si les fonctionnaires et agents de l’État grincent les dents et exigent l’ajustement de leurs salaires au taux du dollar sur le marché, les membres des cabinets ministériels eux, dégrènent avec nervosité leurs chapelets de patience. Ils ne sont pas payés depuis qu’ils sont dans ces cabinets. De même pour les frais de fonctionnement des ministères, ils ne sont jamais sortis du Trésor public. A la Primature, seuls les anciens conseillers laissés par Augustin Matata Ponyo sont régulièrement rémunérés. Ceux de Bruno Tshibala et surtout le personnel d’appoint rougissent les yeux. Les ministres eux-mêmes se débrouillent tant bien que mal pour tenir le cap. Ils chuchotent, mais ne veulent pas le dénoncer. Surtout ceux de l’opposition ont du mal à le faire, eux qui pensaient jouir dans ce gouvernement en récompenses de leur appui aux manœuvres pour le glissement du mandat du président Joseph Kabila. Ces ministres opposants n’ont qu’à déchanter, les vannes des robinets financiers sont verrouillés par Néhémie Mwilanya qui n’est malheureusement pas impliqué dans la chaîne des dépenses.
Si scooprdc.net traite le directeur de cabinet du chef de l’État de nouveau Augustin Katumba Mwanke, cet ancien bras droit et homme-orchestre du président Joseph Kabila, décédé tragiquement dans un accident d’avion en février 2012, cette similitude émane de certains cadres de la Présidence de la République qui se sont confiés à votre média en ligne. Le Sud-kivutien est devenu incontournable, font-ils remarquer. C’est lui qui préside quelques fois les réunions importantes de la Majorité présidentielle au Palais de la Nation. Cela démontre que cette plateforme est sous l’autorité théoriquement exclusive du secrétaire générale Aubin Minaku, actuelle président de l’Assemblée Nationale.
Alors qu’administrativement et statutairement il n’est que personnel privé du Chef de l’État, mais c’est Néhémie Mwilanya qui était le chef des missions effectuées récemment par une délégation gouvernementale dans certaines provinces en vue de juguler la fraude aux frontières, en traînant derrière lui même des ministres d’État ! Comme si cela ne suffisait pas, c’est lui qui donnait des injonctions de sanctionner les agents fautifs des régies financières.
ce qui s’est passé récemment avec le ministre d’État en charge du Plan, Modeste Bahati, au sujet de la nomination des mandataires à l’Agence Nationale pour les Investissements (ANAPI), démontre qu’il est seul maître des cérémonies qui puisse inquiéter ses pairs. Ce n’est pas tout, Néhémie Mwilanya est aussi patron de la Magistrature. Juriste de formation, on l’accuse d’avoir placé ses collègues de promotion à tous les postes des procureurs de la république et présidents des tribunaux stratégiques à travers le pays. Question de bien contrôler l’appareil judiciaire. Même la révoltée Chantal Ramazani Wazuri, ancienne présidente du Tribunal de paix qui a dénoncé les pressions politiques dans le dossier Moise Katumbi, était son acolyte qu’il avait placée à Lubumbashi.
De l’avis des observateurs, Bruno Tshibala et ses ministres issus de l’opposition n’ont qu’à profiter de ce qu’ils peuvent, mais l’affaire gouvernementale-là n’est pas la leur.
Agnalo Agnade