Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Mais il aurait pu le faire depuis longtemps lorsque les rififis ont commencé dans l’Union pour le Développement du Congo (UDCO). L’ancien argentin de la Banque Centrale du Congo a finalement choisi la voie de la raison en démissionnant de son poste de président de ce parti. En effet, dans une correspondance datant du 16 aout dernier adressée aux fondateurs de l’UDCO, Jean-Claude Masangu écrit : « afin de mettre définitivement fin aux divisions ainsi qu’aux déchirements internes entre camarades et de faciliter une réconciliation sincère et durable entre les différentes factions mais aussi et surtout de sauvegarder l’unité du parti, j’ai décidé pour des raisons d’honneur et de dignité de vous présenter ma démission à dater de ce jour et retrouver ma liberté ». Toutefois, Jean-Claude Masangu regrette que sa vision politique ainsi que sa rigueur de gestion et son plan de restructuration et de modernisation du Parti n’aient pas rencontré l’assentiment de certains hauts cadres, écrit-il, ambitieux à la recherche des postes.
L’honneur et la dignité, l’ancien gouverneur de la Banque centrale le méritait vu son parcours. Mais beaucoup d’observateurs n’ont pas compris pourquoi il s’accrochait à l’UDCO et s’est engagé dans un bras de fer peu honorifique avec le groupe de Joseph Mudumbi, André Moke, Sylvain Muamba, Bijoux Goya Kitenge et Venant Wabelo ! Peut-être à cause des conseils de son entourage qui ne comptait certes que sur son potentiel financier. Or, Jean-Claude Masangu n’était pas membre de l’UDCO du vivant de Banza Mukalay. Il avait été coopté en mai 2016 pour remplacer ce dernier qui venait de décéder en vue de faire poids politique de la Majorité présidentielle au Katanga, laquelle avait vu ses poids lourds katangais (Kyungu, Mwando, Katumbi…) basculer dans l’opposition. Face à cette cooptation, Joseph Mudumbi qui se considère comme vrai « banziste » déclarait et soutenait toujours : « les textes régissant l’UDCO sont bien clairs en ce qui concerne la désignation du président national du parti. Le président déchu, contrairement à ce qu’il allègue, n’a pas été désigné par le congrès du parti. Il l’a été par un arrangement particulier du comité directeur au cours d’une réunion extraordinaire à Lubumbashi, le 23 mai 2016 aux fins de pourvoir rapidement au vide laissé par le décès inopiné du très regretté Baudouin Banza Mukalay Nsungu. C’est donc, au nom du principe de l’acte contraire que le même comité directeur a pris la décision de le déchoir. Le président déchu ne peut donc pas se prévaloir d’un acte qui ne couvre pas sa désignation ».
En décidant de démission, Jean-Claude Masangu, estiment maints observateurs, a agi en grand bien qu’un peu tard pour éviter l’existence de l’UDCO/aile Masangu et l’UDCO/aile Mudumbi comme on le craignait déjà. Le plus dur maintenant c’est de voir évidemment sans Masangu, les deux ailes Joseph Mudumbi – Baltazar Shamba se réconcilier. Ils ont en tout cas intérêt à le faire pour honorer la mémoire de Baudouin Banza Mukalay.
Agnalo Agnade