Lorsque l’Internet est coupé en RDC en janvier 2015 à la suite de la tension politique suscitée par la tentative du pouvoir de réviser la loi électorale, le député national de l’opposition Emery Ukundji réagit non seulement publiquement dans ses traditionnelles vociférations, mais également sur son compte Twitter « l’opposition dénonce la coupure générale et absolue de tous les moyens de communication par Internet, Sms, et les réseaux sociaux ». A l’époque, c’est l’opposant Thomas Luhaka, transfuge du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre, qui est Vice-premier ministre et ministre des PT-NTIC. Accablé, Thomas Luhaka se bat comme un diable dans un bénitier pour justifier cette décision non pas prise par lui, mais par l’Agence Nationale de Renseignements (ANR). Solidarité gouvernementale oblige ! « Je connais le Congo », comme l’appelle-t-on par ces détracteurs, reçoit tous les boulets rouges des ONG des droits de l’homme, de ses anciens camarades de l’opposition, bref, il est traité d’inféodé au pouvoir et à la Majorité présidentielle… il a finalement rejoint la MP !
Aujourd’hui, c’est Emery Ukundji qui est ministre des PT-NTIC lorsque l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC) impose aux Congolais des restrictions sur certaines applications de l’Internet. C’est qui est curieux, il a manqué l’occasion de se taire, lui qui a critiqué hier Thomas Luhaka. Il a eu quand même le courage de se justifier : « la mesure de la limitation d’accès aux réseaux sociaux a été prise pour des raisons de sûreté publique ».
Pour des analystes de la classe politique congolaise, le passage des Opposants au gouvernement, aide le peuple congolais à bien connaitre ses politiques et leur niveau de constance. Et si le président Joseph Kabila comprenait que le vrai problème de son peuple c’est la bonne gouvernance et non l’organisation des élections derrière laquelle se cachent des opportunistes en posture d’opposants pour monter les jachères, il n’aurait amélioré que sa gouvernance au lieu de procéder aux débauchages improductifs des « opposants ».
Agnelo Agnade