La Majorité Présidentielle est en procès, à Kisangani (Tshopo) et à Lubumbashi (Haut-Katanga), contre des candidats gouverneurs et vice-gouverneurs membres des partis politiques faisant partie de cette plateforme politique, mais qui se sont présentés en indépendant. En effet dans la Tshopo, la MP s’oppose devant la Cour d’appel de Kisangani contre six listes des candidats indépendants sur sept publiées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), notamment de Patrick Matata, Heri Baraka et Marguerite Niki Imayonda. Tandis que dans le Haut-Katanga, la MP traine devant la Cour d’appel de Lubumbashi, les candidats Alexis Kalwazi, Justin Kibanza, Donatien Mwataba et Thérèse Lukenge, respectivement du PPRD, de l’UNAFEC et de l’ECT. Pour la Majorité présidentielle, tous ces candidats sont ses membres et ne peuvent concourir avec elle à la même élection, selon sa charte.
La bataille juridique est visiblement dure entre les avocats de la famille politique du président de la République et ceux des candidats que l’on peut désormais qualifier des « rebelles ». S’attaquant aux moyens de défense de la Majorité présidentielle, la plupart des avocats de différentes parties défenderesses ont nié devant ces deux cours que leurs clients ne font pas partie de cette plateforme et ont exigé des preuves matérielles du genre leurs signatures d’engagement ou cartes des membres. D’autres encore, évoquant la charte de la MP, ont dénié au secrétaire général de la MP la qualité d’ester en justice des tierces personnes sans procuration de l’autorité morale.
Evoquant l’article 9 de la loi électorale qui détermine les conditions d’éligibilité d’un candidat à une élection, les avocats des candidats « rebelles » de la MP soutiennent que leurs clients ne sont pas frappés par l’article 10 de cette même loi électorale. Ils ne reconnaissent pas à la Majorité présidentielle comme regroupement politique la qualité, selon la loi électorale et la constitution, d’empêcher certains citoyens congolais à se présenter comme candidats indépendants pour concourir à une élection. L’article 12 de la loi électorale est clair et limpide, narguent-ils. Celui-ci donne à tout Congolais éligible deux possibilités de postuler : le faire soit en indépendant ou comme candidat sur une liste d’un parti politique.
De l’avis de maints observateurs, les Cours d’appel de Kisangani et de Lubumbashi sont soumises à une dure épreuve de prouver leur indépendance en disant le bon droit ou de faire allégeance à la MP dont l’autorité morale est le président de la République, donc, détenteur du pouvoir.
Georges Ilunga