Dans un communiqué officiel rendu public le 04 août dernier, le commissaire général de la police nationale congolaise interdit formellement la circulation des véhicules aux plaques d’immatriculation voilées. Le général Amuli précise que cette interdiction vise les utilisateurs des véhicules de toutes les classes sociales sans aucune forme de dérogation. Le patron de la police va jusqu’à prévenir que tout véhicule qui sera pris en violation de cette prescription sera retiré de la circulation pour la fourrière suivi du paiement des amendes.
La décision-rappel du commissaire de la police, d’ailleurs la première publique depuis son entrée en fonction il y a peu, est conforme aux normes sécuritaires dans un pays qui se respecte. Mais seulement cette décision, estiment beaucoup d’observateurs, ne concerne visiblement pas le Congolais ordinaire. Non sans raison, ils remarquent que ceux qui couvrent ou masquent les plaques d’immatriculation se recrutent parmi ses collègues généraux et autres officiers supérieurs, tant de l’armée que de la police. Y compris les hauts dignitaires du régime. Vont-ils s’exécuter ?
Le pessimisme entoure cette question. Les observateurs, tout en prenant la décision du général Amuli comme son premier test d’efficacité, prédisent son échec. Car, « Pangolin » n’est pas la première autorité à rappeler cette décision. Le tout puissant général Kanyama avait vociféré comme un lion, toutes griffes dehors, mais sans résultat efficace. Pire, d’autres mesures comme l’interdiction aux véhicules aux vitres teintées ou fumées de circuler à Kinshasa et celle aux fameux 207 de rouler à la Gombe, se sont avérées comme des coups d’épée dans l’eau. De même pour la circulation des motos la nuit et les nuisances sonores des bars et églises de réveil. Le général Amuli saura-t-il faire la différence ? Les implications et pesanteurs émanant de hauts décideurs dans les violations des lois du pays, le défi devant « Pangolin » est énorme et difficile mais pas impossible à relever si la volonté et le suivi y sont.
Agnalo Agnade.