Echauffourées ce 07 août à Kinshasa : encore des morts pour rien…

Plus de douze personnes sont mortes ce lundi 07 août à Kinshasa, touchées par balle dans les échauffourées entre les éléments de la Police nationale et les personnes présentées comme les adeptes de Bundu dia Kongo, mouvement mystico-religieux du député national Ne Muanda Nsemi. Selon le bilan provisoire donné par le porte-parole de la Police, il y a eu quatre assaillants tués à Ndjili Sainte Thérèse, deux personnes au Marché de la Liberté à Masina, une personne à Matete et cinq personnes à Selembao. Mais selon une source policière qui s’est confiée à scooprdc.net, à Selembao il y a eu sept morts dont six civils et un officier de la Police, mais aussi trois policiers grièvement blessés.

Cette énième attaque des adeptes de Bundu dia Kongo laisse perplexes maints observateurs. D’autant plus qu’une rumeur a depuis longtemps circulé, annonçant des frappes de Ne Muanda Nsemi sur le régime  Kabila à cette date. Et cette rumeur a été relayée à outrance par les réseaux sociaux. Mais pourquoi alors les services de sécurité n’ont-ils pas été préventifs ? Ont-ils minimisé la menace ? Face à des faiblesses caractérisées par le manque d’anticipation, beaucoup d’analystes estiment, à tort ou à raison,  que nous sommes dans un pays où le service des renseignements est très doué dans la traque des opposants au régime actuel et où la police et l’armée sont spécialisées dans la traque des opposants, mais incapables de prévenir et de mettre fin aux barbaries qui endeuillent inutilement plusieurs familles. Les morts de ce lundi 07 sont de plus pour rien.

Ces faiblesses de services de sécurité sont autrement perçues par les analystes comme un mode opératoire digne d’un stratagème du régime de Joseph Kabila afin d’instaurer un état d’urgence. On pense même à une complicité entre le régime et Ne Muanda Nsemi dans cette entreprise de déstabilisation du pays et d’instauration de la terreur dans le seul but de faire croire à l’insécurité grandissante, mettant le gouvernement dans l’impossibilité d’organiser les élections tant réclamées à la fin de décembre 2017. Sinon, s’il est vrai que le combat de Ne Muanda Nsemi vise le départ de Joseph Kabila du pouvoir, pourquoi n’attaque-t-il pas directement ce dernier ? Ne Muanda Nsemi et ses adaptes connaissent mieux GLM, la résidence officielle du président de la République. Ils connaissent également mieux le Palais de la nation, son bureau officiel du travail. Pourquoi ne s’y rendent-ils pas pour le déloger, eux qui ont invinciblement établis par la force divine ? Joseph Kabila réside-t-il dans les prisons, dans maisons communales ou au grand marché qu’ils attaquent ? Tuer les pauvres policiers en endeuillant malheureusement leurs familles et s’en prendre méchamment aux symboles de l’Etat,  n’est qu’une échappatoire, une complicité qui frise le diabolisme. Ne Muanda Nsemi, si c’est vrai que c’est lui l’instigateur des attaques répétitives à Kinshasa et au Kongo central, il devra combattre le bon combat.

Georges Ilunga    

  • Bendélé Ekweya té

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