Ils sont tous de la Majorité présidentielle, mais ils ne partagent pas la même vision sur l’organisation des élections des gouverneurs et vices-gouverneurs tel que annoncé par la Ceni saisie par le ministère de l’Intérieur. Le député national Stanley Mbayo, président du parti politique dénommé Mouvement des Indépendants Réformateurs (MIR) s’oppose farouchement à a démarche du PPRD vice-premier ministre et ministre de l’intérieur Emmanuel Shadary, d’organiser des élections dans 11 provinces du pays sous prétexte qu’il y a vacance dans celles-ci.
L’opposition du président national du MIR se justifie par la crainte de voir la Cour Constitutionnelle dont les arrêts sont foulés aux pieds devenir un « torchon ». Stanley Mbayo s’interroge : « imaginez aujourd’hui que nous Majorité qui gouvernons, bafouons les arrêts de la Cour Constitutionnelle. Que ferions-nous si jamais demain, ceux qui ne gèrent pas avec nous contestaient les résultats définitifs des élections législatives et présidentielle qui seront proclamés par cette même Cour constitutionnelle ? Aurions-nous le courage de leur dire que les arrêts de la Cour constitutionnelle sont immédiatement exécutoires ? Ils se serviraient de ces cas de jurisprudence qui constituent un précédent dangereux ».
Le député juriste affirme défendre le Droit et non des individus en égarement, soient-ils de sa famille politique. Il fait remarquer que le prétexte de « vacance » évoqué ne tient pas débout pour toutes les provinces. Si vacance il y a, constate Stanley Mbayo, c’est uniquement dans la province du Sud-Ubangi où le gouverneur est devenu ministre du gouvernement central. Dans le Haut-Katanga et dans la Tshuapa, les gouverneurs déchus ont été réhabilités par la Cour constitutionnelle. Donc, pas de vacances dans ces deux provinces, soutient le président du MIR. Pas de vacances non plus, martèle-t-il dans le Bas-Uele, Equateur, Kasai central, Kwilu, Mongala, Sud-Kivu et Tshopo où aucun gouverneur ou vice-gouverneur n’a démissionné, ni n’a été déchu par son assemblée provinciale moins encore empêché définitivement d’occuper ses fonctions.
Déplorant que le fait que le vice-premier ministre de l’Intérieur, au lieu de s’engager seul dans sa démarche de violation de la Constitution y mêle le président de la Centrale électorale, Stanley Mbayo propose que la Cour constitutionnelle sollicite urgemment une réunion interinstitutionnelle afin d’exposer cette situation devant le président de la République, garant de la Nation. Stanley Mbayo est catégorique : il faut suspendre les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs là où la loi ne le permet pas. Il conseille aux gouverneurs victimes de la décision de Shadary d’attaquer en inconstitutionnalité celle-ci. Le président du MIR est convaincu que la Cour constitutionnelle qui les avait réhabilités et traite encore les cas des autres, ne va pas se dédire. Stanley Mbayo va plus loin pour exiger des poursuites judiciaires contre Emmanuel Shadary et Corneille Naanga pour outrage à la Justice.
Georges Ilunga